Violences policières: «Il ne suffit pas de parler»

 

 

Des dizaines de milliers de participants étaient attendus samedi 13 décembre à Washington et New York pour des manifestations de protestation contre les violences policières. Ces rassemblements font suite à la mort de Noirs non armés tués par des agents blancs qui n’ont pas été inculpés.

«Il ne suffit pas de parler. Il faut des mesures législatives qui changeront les choses à la fois dans les textes et sur le terrain», a déclaré le leader des droits civiques Al Sharpton, dont l’organisation, National Action Alliance, conduira la manifestation de Washington. Le révérend Sharpton demande au Congrès d’adopter une loi qui permette aux procureurs fédéraux d’être saisis d’affaires impliquant des policiers.

Selon lui, les procureurs locaux se retrouvent en plein conflit d’intérêt, puisqu’ils collaborent régulièrement avec les policiers et qu’ils doivent ensuite parfois enquêter contre eux.

Famille des victimes

Le cortège qui doit s’ébranler à Washington comprendra des membres des familles d’Eric Garner et d’Akai Gurley, qui ont été tués par des policiers new-yorkais, mais aussi de Trayvon Martin, abattu par un vigile en 2012 en Floride, ainsi que de Michael Brown, tué par un agent à Ferguson dans le Missouri.

Le cortège partira à la mi-journée, vers 18 heures et les participants bloqueront Pennsylvania Avenue, entre la Maison Blanche et le Capitole, siège du Congrès. A New York, les organisateurs attendent entre 40’000 et 50’000 personnes.

De Harlem à Times Square

Vendredi, déjà, plusieurs rassemblements avec concert de sifflets ont eu lieu à New York devant des commissariats en préambule à ce second week-end de manifestations contre les violences policières après la non-inculpation du policier blanc ayant tué Eric Garner l’été dernier dans un quartier de la ville.

A Harlem, une quarantaine de manifestants ont défilé devant des cités où, disent-ils, les violences policières sont particulièrement fréquentes, avant de se regrouper devant un immeuble de la police. Les manifestants ont alors sorti leurs sifflets, dont les sons stridents ont fendu l’air froid.

Selon un communiqué du réseau «Stop Mass Incarceration» qui organisait vendredi des événements du même genre dans les quartiers du Bronx et du Queens, l’idée est «littéralement de siffler sur les flics tueurs (…) dans les communautés les plus affectées par la brutalité policière».

Auparavant, à Times Square, des manifestants avaient brandi des pancartes noires et blanches portant les noms de plus de 100 personnes qui, disent-ils, ont été victimes de la violence policière. Certains noms ont été lus à haute voix avec une brève explication du cas.

(ats/Newsnet)