ERREUR JUDICIAIRE: La Chine admet avoir exécuté un adolescent innocent

 

 

La Chine a reconnu ce lundi 15 décembre avoir exécuté en 1996 un jeune de 18 ans pour un crime qu’il n’avait pas commis, les erreurs judiciaires étant fréquentes dans le système pénal chinois mais leurs admissions rarissimes.

Peine capitale pour viol

L’adolescent d’ethnie mongole avait été condamné à la peine capitale pour un viol suivi d’un meurtre, dans sa région de Mongolie intérieure. Il avait été exécuté dans la foulée. Un autre homme avait reconnu le crime en 2005.

Les faits et preuves ayant motivé le verdict du procès «étaient insuffisants et pas assez déterminants», a déclaré la haute cour populaire de la ville de Hohhot, dans un nouveau jugement rendu public lundi.

Les aveux passés à l’époque par l’accusé, nommé Hugjiltu, «sont incompatibles avec le rapport d’autopsie» de la victime, a ajouté la cour, dans un communiqué officiel. Qui annonce finalement: «Hugjiltu est déclaré non coupable».

La famille de l’adolescent a, durant plus de dix ans, livré un combat pour obtenir un nouveau procès.

4600 francs en compensation

Les réseaux sociaux chinois ont diffusé lundi des images montrant le vice-président du tribunal présentant des excuses aux parents du jeune homme, leur offrant une somme de 30’000 yuans (plus de 4600 francs) en compensation. Ces excuses n’ont pas été confirmées par la presse officielle.

Le système judiciaire chinois est souvent critiqué pour ses jugements et procédures arbitraires. Soumis à l’autorité du Parti communiste, il est miné par les abus, les aveux extorqués et la quasi-absence de droits de la défense.

Dans ce contexte, les erreurs judiciaires sont fréquentes, y compris pour des peines de mort. Il est très rare que la justice chinoise accepte de revenir sur une condamnation, en particulier dans le domaine pénal.

(afp/Newsnet)