
« De la paix chez soi à la paix dans le monde, défions le militarisme et mettons fin à la violence contre les femmes », tel a été le thème des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. La violence faite sur Bigué Pouye de Koumpentoum, suivie de mort, a été une goûte de trop pour que le Comité de Lutte contre les Violence faites aux Femmes de Tambacounda (CLVF) se retrouve dans un forum le 15 décembre dernier pour dénoncer ces pratiques encore notées dans notre région. Les membres et autres participants au dit forum ont ensemble appelé à un changement de comportement et d’attitudes durables au sein des familles et des communautés, face à la violation des droits humains des femmes ainsi que des filles. Dans un document remis à la presse, il est montré que dans la région de Tambacounda, les formes de violences les plus accrues sont les violences économiques, conjugales (répudiations, abandon, …), physiques, morales, sexuelles, viols, l’excision (qui n’est toujours pas abandonnée), le manque de pièces d’état civil, (extrait, certificats de mariages). Il est nettement identifié que les violences basées sur le genre sont multiformes et sont commises à l’intérieur de la famille ou encore de la communauté. Pour madame Diamé, Fatou Sakho, le CLVF qu’elle dirige a fait beaucoup de sensibilisation dans la région. Et madame Diamé de dire, la voix meurtrie, que « les violences sont là mais personne ne réagit. Il est l’heure pour nous d’agir sur les mentalités, sur les consciences afin que la société ait une culture des droits humains car quand on a une culture de ces droits et qu’on les vit, on ne fait pas de tort à son prochain, on le respecte ». Toutes les formes de violences sont des violations de droits humains. « On va nous entendre sous peu, car il faut que cela cesse. Et nous allons réagir à la taille de l’agression d’autant plus que les femmes ne sont pas des esclaves, les jeunes filles non plus. Nous avons droit à une protection. Mais au bout du compte, nous ne sommes en sécurité nulle par, même dans nos propre maisons ». Le Préfet du département, Amadou Bamba Koné de souligner qu’en plus du fait de venir présider les travaux liés au forum, il s’agit non seulement de venir compatir et d’appuyer le CLVF mais aussi « de dire aux femmes qu’elles doivent élever leur voix pour se faire entendre d’avantage dans la mesure où ce qui s’est passé à Koumpentoum, avec le meurtre perpétré sur la jeune Bigué Pouye est condamnable à tout point de vue. On n’est vraiment entrain de dépasser le seuil du raisonnable. Franchement trop c’est trop ». Le chef de service régional du développement communautaire de Tambacounda, Samba Cissokho, de souligner qu’au niveau du ministère de la femme, un plan pour éradiquer les violences basées sur le genre et pour la promotion des droits humains est entrain d’être mis en place. « Nous allons travailler pour rétablir l’image de Tambacounda », conclut-il. Au niveau de la famille, les violences engendrent des conséquences néfastes et dramatiques avec leurs lots de grossesses non désirées, infanticides, fistules obstétricales, mutilation génitales etc.
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Ansoumana SADIO/www.Tamabcounda.Info/