
Dix ans après! Sur les sites du drame, des cérémonies commémoratives ont eu lieu ce vendredi 26 décembre. Le tsunami avait fait 220’000 morts ou disparus dans 14 pays de l’océan Indien.
De nombreux survivants étaient de retour sur les lieux de la tragédie. Alors que le soleil déclinait dans le ciel thaïlandais, des centaines de personnes, des chandelles à la main, se sont rassemblées pour un hommage sur la plage de Khao Lak.
La cérémonie officielle a eu lieu à proximité d’un bateau de police, projeté par la vague à deux kilomètres à l’intérieur des terres et qui sert aujourd’hui de monument commémoratif de la catastrophe.
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Dans le sud du pays, où la moitié des 5300 victimes étaient des touristes étrangers, une poignée de vacanciers se sont rassemblés dans un parc commémoratif dans le petit village de Ban Nam Khem.
Confusion et chagrin
A des milliers de kilomètres de là, c’est en Indonésie que les hommages avaient débuté. Dans un grand parc de Banda Aceh, ville la plus proche de l’épicentre du séisme, des hommes et des femmes ont chanté en chœur l’hymne national.
Avec quelques 170’000 victimes, l’Indonésie a été le pays le plus touché par le désastre.
«Des milliers de cadavres étaient étalés sur ce terrain», a déclaré le vice-président indonésien, Jusuf Kalla, devant une foule de quelque 7000 personnes, nombre d’entre elles en pleurs.
«Les larmes qui ont coulé à l’époque, c’était des sentiments de confusion, de choc, de chagrin, de peur et de souffrances. Nous avons prié», a ajouté le haut dirigeant de ce pays musulman. «Ensuite, nous avons appelé à l’aide et en avons reçu de façon extraordinaire», a souligné M. Kalla en remerciant les donateurs locaux et étrangers.
«Le désastre était aussi un rappel qu’il faut être attentif à notre environnement, continuer à être vigilant et à comprendre comment gérer les catastrophes», a déclaré le gouverneur d’Aceh, Zaini Abdullah, lors de cette cérémonie à laquelle assistaient des dizaines de personnalités étrangères.
Thaïlande
Dans le sud de la Thaïlande, pays où la moitié des 5300 victimes du tsunami étaient des touristes étrangers, une poignée de vacanciers se sont rassemblés dans un parc commémoratif dans le petit village de Ban Nam Khem.
Au début de la cérémonie, des survivants ont raconté des scènes d’horreur et de miraculés lorsque d’énormes vagues d’eau mélangée à des débris de bungalows, voitures et bateaux ont surgi, tuant la moitié des habitants du village.
Touriste suisse
«J’ai dit à ma femme de courir pour sauver sa vie, ce n’était pas une vague mais un mur noir», a raconté Raymond Moor, un touriste suisse qui a survécu, expliquant comment il avait été emporté par l’eau comme «dans une machine à laver». «Une Thaïlandaise de l’hôtel m’a sauvé la vie en me tirant par dessus un balcon. Elle est morte plus tard», a-t-il raconté en fondant en larmes.
Non loin de là, Somjai Somboon, 40 ans, a confié à l’AFP qu’elle essayait toujours de se remettre de la perte de ses deux fils. Ils ont été arrachés de leur maison lorsque les gigantesques vagues du tsunami ont atteint la Thaïlande. «Je pense à eux tous les jours», a-t-elle dit, les larmes aux yeux.
Sri Lanka
Au Sri Lanka, pays qui a perdu 31’000 ressortissants, des préparatifs étaient en cours pour une cérémonie qui aura lieu sur le site où un train avait été emporté par des vagues géantes, tuant 1500 passagers.
Après le cataclysme, des systèmes d’alerte au tsunami ont été mis en place dans les pays de la région, mais des experts mettent en garde contre un relâchement de la vigilance de populations vulnérables face aux catastrophes naturelles.
La Suède en deuil
Des commémorations ont également été organisées en Europe. La Suède, le pays hors d’Asie le plus touché par le tsunami, a rendu hommage à ses 543 victimes. Le Premier ministre Stefan Löfven a évoqué un «traumatisme» national pour l’une des catastrophes les plus meurtrières de la Suède moderne.
«C’est une journée noire dans notre histoire. C’est une date qui représente le désespoir, l’absence, la tristesse», a estimé la ministre suédoise de la parité Asa Regner, très émue à Khao Lak. Dans l’après-midi, une cérémonie officielle devait avoir lieu dans la cathédrale d’Uppsala, près de Stokholm, en présence des membres de la famille royale suédoise et du gouvernement.
Le 26 décembre 2004, un séisme de magnitude 9,3 (le plus important de la planète depuis 1960) s’est produit au large de l’île indonésienne de Sumatra, provoquant de gigantesques vagues sur les côtes de pays d’Asie tels que le Sri Lanka et la Thaïlande, et jusqu’en Afrique. Parmi les victimes se trouvaient des milliers de touristes, dont des Suisses, qui profitaient des fêtes de fin d’année.
Récits de rescapés
Parmi les personnes présentes vendredi en Thaïlande, Katia Paulo, une Suissesse de 45 ans, se souvient avec émotion: «Je tournais le dos à l’océan. Mon petit ami m’a appelé et la seule chose dont je me souviens c’est son visage. J’ai compris qu’il fallait fuir, puis la vague m’a attrapée», raconte-t-elle. Elle n’a jamais revu son compagnon dont le corps a été retrouvé un mois plus tard.
Raymond Moor, un autre touriste suisse, se rappelle lui aussi: «Une Thaïlandaise de l’hôtel m’a sauvé la vie en me tirant par-dessus un balcon. Elle est morte plus tard», raconte-t-il en fondant en larmes.
Pour tous les survivants, deux choses restent gravées en eux à jamais: le bruit constitué par un terrible grondement, et ensuite la sensation d’être aspiré dans une immense «machine à laver».
En tout, le tsunami a fait plus de 220’000 morts, dont près de 170’000 en Indonésie, 31’000 au Sri Lanka, 16’400 en Inde et 5400 en Thaïlande, selon les estimations officielles
(afp/Newsnet)