Un accord interpartis sort la Suède de la crise politique

 

«Cet accord montre que la Suède peut être gouvernée même dans une situation parlementaire difficile», a déclaré ce samedi 27 décembre Stefan Lofven, affirmant avoir trouvé un accord avec l’opposition qui permettrait à la coalition minoritaire formée des sociaux-démocrates et des Verts de se maintenir au pouvoir. Cette solution met de facto sur la touche le parti anti-immigration des Démocrates suédois, placé depuis le dernier scrutin de septembre en position de faiseur de roi.

M. Lofven avait annoncé la tenue d’élections législatives anticipées lorsque le projet de budget présenté par le gouvernement minoritaire qu’il dirige avait été rejeté au parlement début décembre.

L’accord entre le Parti social-démocrate du chef du gouvernement, les Verts, membres de la coalition, et les partis d’opposition de centre-droit de l’Alliance (les Modérés, le Parti du centre, les libéraux et les chrétiens-démocrates), prévoit que le Premier ministre devra appliquer le budget de l’opposition voté au parlement, avec la possibilité toutefois de le modifier au printemps.

Coordination à plusieurs niveaux

L’Alliance s’abstiendra et ne votera pas contre les budgets du gouvernement, selon l’accord qui vaut jusqu’en 2022. Les deux parties ont également conclu de se coordonner sur les politiques de retraite, de défense et sur l’énergie.

Les élections anticipées qui avaient été annoncées pour le 22 mars ont été purement et simplement annulées.

Pour la dirigeante du parti de centre-droit les Modérés, l’accord reflète l’opinion publique. «Cela signifie que la Suède peut être gouvernée par les parties qui ont le plus gros soutien parmi les électeurs», a commenté samedi Anna Kinberg Batra.

Impasse parlementaire

La Suède n’a pas tenu d’élections anticipées depuis 1958, mais la montée en puissance des Démocrates suédois a mené à une impasse parlementaire ces derniers mois.

Ce parti, troisième formation politique du pays après les élections générales de septembre et qui plaide pour une baisse de 90 % des demandeurs d’asile, avait annoncé vouloir faire des élections anticipées qu’ils avaient contribué à déclencher via un référendum sur la politique d’immigration suédoise.

Selon des sondages réalisés mi-décembre, la coalition gouvernementale séduit 43,3 % des sondés, tandis que les Démocrates suédois jouissent d’une popularité en forte progression à 16 % des intentions de vote, soit près de 4 points de plus en un mois.(ats/Newsnet)