AIRASIA: Les recherches ont été suspendues en mer de Java

 

Le mauvais temps empêchait mercredi 31 décembre les secouristes de reprendre leurs opérations en Indonésie pour recouvrer les corps des 162 personnes à bord de l’avion d’AirAsia qui s’est abîmé en mer de Java dimanche, des proches attendant désespérément des nouvelles.

«Nous faisons face à du mauvais temps. Les pluies et les vents nous empêchent de reprendre ce matin les opérations de recherches qui avaient été suspendues pour la nui»t, a déclaré le coordinateur chargé des secours pour l’armée de l’air, S.B. Sypriyadi.

Sur le pied de guerre

Des centaines de secouristes, militaires et policiers sont sur le pied de guerre en attendant une éclaircie pour reprendre les recherches, alors qu’une importante opération était prévue mercredi pour retrouver les victimes — 155 Indonésiens, le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien.

Trois jours après la disparition en vol de l’Airbus A320-200 qui effectuait la liaison entre la ville indonésienne de Surabaya et Singapour, six corps ont été repêchés, parmi lesquels celui d’une femme portant l’uniforme de la compagnie aérienne malaisienne, a indiqué le directeur des opérations de recherches et de secours, Bambang Soelistyo.

L’attente des proches

A Surabaya, deuxième ville d’Indonésie, des proches des victimes se sont rassemblés dans un centre de crise et ont remis aux autorités des documents d’identité et des informations médicales pour les opérations d’identification.

L’un d’eux, Hadi Widjaja, qui prépare la cérémonie musulmane d’inhumation pour son fils Andreas et sa belle-fille Enny Wahyuni, attend avec anxiété des nouvelles: «J’ai hâte de savoir si les secouristes ont retrouvé leurs corps. Mais si vraiment ils n’y arrivent pas, je vais jeter des fleurs à la mer ici, en forme d’adieu», a déclaré le sexagénaire.

La police de Surabaya a indiqué avoir prélevé l’ADN de 30 proches membres de familles de victimes en vue de l’identification des corps prévue dans un hôpital de Surabaya.

Après une légère amélioration de la météo, des hélicoptères ont été dépêchés dans la zone de recherches, mais certains ont rebroussé chemin: «Nous avons fait demi-tour pour raisons de sécurité», a déclaré un pilote d’hélicoptère, Tatang Onne Setiawan.

Des débris de l’avion d’AirAsia, puis des corps, avaient été localisés mardi en mer de Java, au sud-ouest de la partie indonésienne de l’île de Bornéo.

Les investigations se poursuivent

Du côté de l’enquête, les investigations se poursuivent pour établir les causes de l’accident, le troisième de l’année pour une compagnie aérienne malaisienne, après les deux de Malaysia Airlines.

Dans cette optique, il est crucial de retrouver les boîtes noires, a souligné le directeur de l’Agence nationale de recherches et de secours, Bambang Soelistyo.

«Notre préoccupation est d’examiner les boîtes noires qui devraient être dans les parties de l’avion que nous avons retrouvées», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Dans sa dernière communication, le pilote a sollicité le contrôle aérien pour dévier de son plan de vol en raison du mauvais temps, et obtenu satisfaction. Mais lorsqu’il a demandé quelques secondes plus tard de prendre de l’altitude pour éviter une tempête, il n’a pas pu obtenir satisfaction immédiatement en raison d’un important trafic.

Recontacté peu de temps après par le contrôle aérien qui s’apprêtait à lui donner le feu vert, il n’a plus répondu, selon les autorités aériennes indonésiennes.

Des conditions météo «très particulières»

«Les conditions météorologiques étaient très particulières, attendons la fin de l’enquête», a déclaré mardi le patron d’AirAsia, Tony Fernandes, après avoir rencontré des proches de victimes à Surabaya.

2014 est une année noire pour l’aviation civile malaisienne, avec la perte de deux avions de la compagnie nationale Malaysia Airlines, à laquelle s’ajoute celui d’AirAsia.

Le 8 mars, le Boeing du vol MH370 disparaissait peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à son bord. Sa disparition reste inexpliquée à ce jour. Il se serait abîmé dans le sud de l’océan Indien, à court de carburant.

Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines (vol MH17) assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur explosait en vol, vraisemblablement abattu par un missile en survolant l’Est de l’Ukraine, dans une zone contrôlée par des rebelles pro-russes, où les combats sont récurrents. Il transportait 298 personnes, parmi lesquels 193 ressortissants néerlandais.

(ats/Newsnet)