PALESTINE: Abbas signe la demande d’adhésion à la CPI

 

La signature de la demande d’adhésion palestinienne s’est faite au cours d’une réunion retransmise en direct à la télévision officielle.

Outre cette demande, qui permettrait de poursuivre des responsables israéliens devant la justice internationale, Mahmoud Abbas a signé 20 autres conventions internationales portant notamment sur les «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité».

Les Palestiniens entendaient initialement faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution qui aurait donné un an pour aboutir à un règlement du conflit avec Israël, puis deux ans au maximum à ce pays pour se retirer des territoires qu’il occupe depuis 1967. Le texte a été rejeté dans la nuit.

Exécution d’une menace

Le président Mahmoud Abbas entend à présent mettre à exécution une menace ancienne: l’adhésion à la CPI, la cour siégeant à La Haye créée pour poursuivre les crimes les plus graves comme des génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre.

L’appartenance à la CPI permettrait aux Palestiniens d’engager des poursuites pour «crimes de guerre» contre des dirigeants israéliens, par exemple pour la guerre de juillet-août à Gaza, une démarche à laquelle s’opposent fermement Israël et son allié américain.

Après une telle adhésion et son échec à l’ONU, l’Autorité palestinienne n’aura quasiment plus qu’une carte à abattre: la rupture de la coopération sécuritaire avec Israël qui pourrait signifier la dissolution de cette institution.

A une voix près

Les Palestiniens ont essuyé un échec, après quatre mois d’efforts. Ceux-ci n’ayant obtenu que huit voix sur 15 (sur les neuf votes nécessaires), les Etats-Unis n’ont même pas eu à utiliser leur veto.

Ce veto, un symbole sur lequel Mahmoud Abbas entendait capitaliser, notamment après l’échec d’un énième round de négociations sous l’égide des Etats-Unis, leur a échappé à une voix près: celle du Nigeria qui s’est abstenu alors qu’il s’était engagé, assurent les Palestiniens, à voter le texte.

Une «erreur stratégique»

La Russie et la Chine ont voté en faveur du texte, Moscou dénonçant une «erreur stratégique» du Conseil de sécurité. L’Australie et les Etats-Unis ont voté contre. Cinq pays, dont le Royaume-Uni, se sont abstenus.

Washington, pour qui le conflit ne peut être résolu que par des négociations directes, a dénoncé une résolution qui encourageait «les divisions» et posait «des délais arbitraires».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est lui félicité de la position nigériane, affirmant que son «ami» le président Goodluck Jonathan lui avait promis de ne pas soutenir la résolution.

Netanyahu archifavori

Benjamin Netanyahu partait pendant ce temps archifavori pour mener le Likoud, le grand parti de la droite, dont les adhérents votaient mercredi pour désigner leur dirigeant et candidats députés pour les législatives du 17 mars.

Le vote a débuté dans la matinée et doit s’achever à 22h00 locales (21h00 en Suisse). Les résultats devraient être rendus publics dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon tous les commentateurs, Benjamin Netanyahu qui n’a qu’un seul rival en la personne de Danny Danon, un dur du parti favorable à une colonisation à tout va dans les Territoires palestiniens occupés, devrait l’emporter.

Vers un quatrième mandat

Cette primaire est la première étape pour le chef de gouvernement qui aspire à exercer son quatrième mandat à la tête du gouvernement. Début décembre, Netanyahu avait provoqué des élections anticipées pour mars, deux ans et demi avant la fin de sa législature. Un pari que certains commentateurs jugent risqué au vu des sondages.

«Cette primaire est importante, car elle va déterminer celui qui dirigera le Likoud, en vue de mener et de sauvegarder le pays», a affirmé Netanyahu en votant à Jérusalem-Ouest

(afp/Newsnet)