Chérif Kouachi, djihadiste bien connu de l’antiterrorisme

 

Chérif Kouachi, recherché après l’attaque de Charlie Hebdo, a été condamné une première fois en 2008 pour avoir participé à une filière d’envoi de combattants en Irak.

Né le 28 novembre 1982 à Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de ce qui a été appelé «la filière des Buttes-Chaumont». Sous l’autorité d’un «émir», Farid Benyettou, cette filière permettait d’envoyer des djihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d’Al-Qaïda, dirigée à l’époque par Abou Moussab al Zarkaoui.

Interpellé juste avant de s’envoler à destination de la Syrie, puis de l’Irak, il avait été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

Chérif Kouachi était apparu en septembre 2005 dans un numéro de l’émission «Pièces à conviction», diffusé sur France 3, consacré au terrorisme. Le jeune homme ne témoignait alors pas directement. Mais des citations, visiblement tirée des auditions menées lors de l’enquête, montrent dans ce reportage son souhait de mourir en martyr.

Armé et dangereux

En 2010, son nom a été cité dans un projet de tentative de faire évader de prison un islamiste, Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA). Il a été condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis un attentat dans une station de métro express régional à Paris (station Musée d’Orsay) en octobre 1995 (30 blessés).

Chérif Kouachi était notamment soupçonné d’être proche d’une autre figure de l’islam radical français, Djamel Beghal, qui a purgé dix ans de prison pour la préparation d’attentats. Chérif Kouachi est soupçonné d’avoir participé à des entraînements avec Djamel Beghal.

Après avoir été mis en examen (inculpé) dans cette affaire, il a toutefois bénéficié d’un non-lieu.

Crâne rasé et ovale, bouc clairsemé sur la photographie diffusée dans la nuit de mercredi à jeudi par la police, Chérif Kouachi est susceptible d’être «armé et dangereux», tout comme son frère Said, né le 7 septembre 1980, également à Paris.

Ce dernier, lui aussi de nationalité française, apparaît sur l’appel à témoins les yeux marrons, de courts cheveux bruns et un collier de barbe peu fourni.

Beau-frère dans la course

Les deux frères sont soupçonnés d’être les auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, qui a fait douze morts et 11 blessés mercredi en fin de matinée. La carte d’identité d’un des deux hommes a été retrouvée dans une voiture abandonnée par les fuyards dans le nord-est de Paris.

Le complice présumé des deux frères, qui s’est rendu dans la nuit à la police dans le nord-est de la France, Mourad Hamyd, 18 ans, est le beau-frère de Chérif Kouachi. Il est soupçonné d’avoir aidé les tireurs. Un témoin avait fait état de la présence d’un troisième complice dans la voiture au moment de la fuite des agresseurs.

Il s’est rendu à la police de la ville de Charleville-Mézières «après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux», a expliqué une source proche du dossier.

Des internautes se présentant comme ses camarades de classe avaient auparavant affirmé sur Twitter que Mourad Hamyd était en cours avec eux au lycée au moment de l’attaque. Ils avaient utilisé le mot-clé #MouradHamydInnocent.

(ats/Newsnet)