Les tueurs de «Charlie» ont suivi un entraînement militaire

 

Pour la police française, le mode opératoire des tueurs impliqués dans l’attentat contre «Charlie Hebdo», leur calme, leur détermination et leur efficacité, est la marque d’hommes «entraînés» agissant «avec calme». Leur haine contre l’hebdomadaire satirique était tenace.

Les images, prises sur leurs téléphones portables par des témoins de l’attaque, montrent le professionnalisme des assaillants qui ont mené une attaque planifiée, soulignent un ex-membre d’un service de protection rapprochée et un ancien de la police judiciaire.

Une formation de type militaire

«On le voit clairement à la façon dont ils tiennent leurs armes, dont ils progressent calmement, froidement. Ils ont forcément reçu une formation de type militaire. Ce ne sont pas des illuminés qui ont agi sur un coup de tête», assure l’un des policiers. Il souligne qu’ils tiennent leurs kalachnikovs serrées près du corps, tirent au coup par coup et non par rafales, ce qui démontre, selon lui, qu’ils ont été effectivement entraînés à s’en servir.

Selon l’autre policier, «le plus frappant, c’est leur sang-froid. Ils ont été entraînés en Syrie, en Irak ou ailleurs, peut-être même en France, mais ce qui est sûr c’est qu’ils ont été entraînés».

Ils se trompent d’adresse

Autre preuve d’un indéniable sang-froid, les tireurs se sont d’abord trompés d’adresse, s’arrêtant d’abord au numéro 6 de la rue, qui abrite un service annexe de l’hebdomadaire, indique l’un des policiers. «Là, ils n’ont pas tiré, ne se sont pas affolés et sont allés au 10, siège de la rédaction de Charlie Hebdo», dit-il.

Dans l’un des films, pris depuis le toit d’un immeuble voisin, on voit distinctement que deux des trois hommes sont bien équipés: tenues noires, cagoules, chaussures de sport, gilets porte-chargeurs cachant peut-être des gilets pare-balles.

Au moment où ils vont repartir, ils aperçoivent un policier à vélo. Ils descendent alors de voiture, abattent le policier en tirant au coup par coup. L’un d’eux approche, l’achève d’une balle dans la tête, vérifie qu’il n’y a pas d’autre membre des forces de l’ordre alentour, puis les deux tireurs remontent sans courir dans leur voiture.

Esprit de vengeance

«Il est évident que dès la première publication des caricatures de Mahomet (en 2005, ndlr), Charlie Hebdo était devenu un symbole, une cible», assure de son côté Louis Caprioli, ex-chef du contre-terrorisme à la DST (service français chargé de la sécurité intérieure).

«Ils n’avaient jamais oublié et pardonné ce qu’ils ont considéré comme une injure suprême. Le choix de cette cible est chargé de symboles: on vise des laïcs, qui ont osé se moquer du prophète. A leurs yeux, c’est une vengeance divine», a-t-il déclaré mercredi.

( /ats/Newsnet)