
Hospitalisé depuis le 31 décembre pour une pneumonie, le roi Abdallah d’Arabie saoudite serait sur le point d’abdiquer, selon certaines sources généralement bien informées, dont le site d’analyse israélien Debka.
En petite santé depuis des années, Abdallah – qui serait âgé d’environ 90 ans, sa date de naissance étant inconnue – aurait en fait organisé depuis longtemps sa succession. C’est ainsi que son demi-frère Salmane Ben Abdel Aziz (77 ans) a été nommé prince héritier en 2012. Et représente souvent le roi, comme lors du dernier sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), au début du mois de décembre au Qatar.
Toutefois, selon le site Debka, l’annonce de l’abdication du souverain aurait été retardée par des querelles entre princes que le souverain malade tenterait de désamorcer.
Contexte délicat
Ces spéculations sur le renoncement au trône du roi Abdallah interviennent dans un contexte délicat pour cette puissance pétrolière mondiale qu’est l’Arabie saoudite, par ailleurs acteur clé sur la scène moyen-orientale.
Sur le plan économique d’abord, le rôle important qu’a joué Riyad dans la récente dégringolade des prix du pétrole n’est pas sans risque. Certes, les autorités saoudiennes ont d’énormes réserves de devises qui devraient leur permettre de tenir le choc et de continuer à équilibrer leur budget et à acheter la paix sociale dans le royaume. Mais, à moyen terme, le jeu pourrait s’avérer dangereux.
Car un autre danger menace désormais le pays: l’essor du groupe Etat islamique (Daech) en Irak et en Syrie. Pas plus tard que lundi, un accrochage sévère avec des «terroristes» a ainsi coûté la vie à trois gardes-frontière saoudiens – dont un général – aux confins du royaume avec l’Irak.
Coalition
Il faut dire qu’après des années d’ambiguïtés à l’égard des mouvements islamistes, Riyad – sous la pression de son grand allié et protecteur américain – a fini par rejoindre la coalition internationale qui mène des raids aériens contre Daech en Irak et en Syrie. Conséquence immédiate, les attaques armées se sont multipliées depuis sur le sol saoudien.
Le mois dernier, dans un court message audio qui lui a été attribué, le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, avait menacé les dirigeants saoudiens qu’ils «ne seront plus en sécurité ou en paix.»
En ces temps troublés, le royaume des Saoud a plus que jamais besoin d’un souverain en possession de tous ses moyens.
(24 heures)