
Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République, François Molins, a qualifié de «véritablement hors normes» cette série d’attentats, qui s’est soldée par 20 morts, dont les trois assaillants, et au moins 17 blessés, dont plusieurs policiers.
Cocktails molotov, lance-roquettes, grenades, kalachnikov et pistolets-mitrailleurs ont été trouvés sur les scènes de crime.
Au siège de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, dont l’attaque par les frères Chérif et Saïd Kouachi a fait mercredi 12 morts et 10 blessés, les enquêteurs ont retrouvé 31 étuis de calibre 7,62 et cinq ogives; 25 douilles ont été retrouvées à l’extérieur.
Dans une voiture abandonnée par les deux hommes ont notamment été découverts dix cocktails molotov et deux talkie-walkies, ainsi qu’un gyrophare, un pare-soleil barré de la mention «police» et un drapeau djihadiste. Une empreinte digitale de Chérif Kouachi a été trouvée sur un des cocktails molotov.
Corps piégé
Après une traque de 48 heures et un échange de coups de feu avec une patrouille de gendarmes, les deux frères se sont retranchés vendredi matin dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne.
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Après l’assaut qui a coûté la vie aux deux hommes en fin d’après-midi, les policiers ont encore trouvé sur place un lance-roquettes «avec une roquette engagée», dix grenades fumigènes, deux kalachnikov, deux pistolets automatiques. Les démineurs ont aussi découvert sur l’un des deux hommes une grenade disposée de façon à piéger le corps.
Kalachnikov au sud de Paris
Amedy Coulibaly, qui a assassiné jeudi une jeune policière et blessé un agent de la voirie à Montrouge, près de Paris, puis tué vendredi quatre personnes dans une épicerie casher du XXe arrondissement avant d’être lui-même abattu, disposait d’un arsenal tout aussi impressionnant.
Selon François Molins, il a fait feu avec un fusil d’assaut kalachnikov sur la policière et tiré sur l’agent de la voirie avec une arme de poing. Vendredi, il était armé de deux kalachnikov, d’un pistolet-mitrailleur de type Scorpio, de deux autres armes de poing russes Tokarev, et d’un couteau.
Le djihadiste avait également piégé le magasin avec une quinzaine de bâtons d’explosifs à usage civil et un détonateur.
Effectifs renforcés
Selon François Molins, plusieurs centaines d’enquêteurs de la police judiciaire et 23 magistrats ont été mobilisés pendant trois jours pour traquer les trois djihadistes.
Cette traque a donné lieu à 48 interceptions téléphoniques, 39 géolocalisations, 16 gardes à vue, dont cinq encore en cours vendredi soir, huit perquisitions, 67 expertises diverses et l’audition de plus de 100 témoins, a précisé le procureur.
(ats/Newsnet)