«L’unité est notre meilleure arme»

 

«La France a été attaquée trois jours de suite.» Après une journée de tensions extrêmes et avant la marche républicaine de dimanche, le président de la République s’est exprimé vendredi à la fin des opérations de police menées à Dommartin et Vincennes. François Hollande a salué à la télévision «la bravoure et l’efficacité» des unités d’intervention de la police et de la gendarmerie, qui ont mis «hors d’état de nuire trois forcenés».

Il y avait vendredi soir en France une «forme de soulagement», comme le déclarait un peu plus tard, le premier ministre Manuel Vals. Mais, «la France n’en a pas terminé avec les menaces», affirmait encore le chef de l’Etat. Il en appelait donc «à la vigilance, à l’unité et à la mobilisation» des Français. Des suspects sont en effet toujours recherchés.

«L’unité est notre meilleure arme», affirmait le président, qui sera dimanche, comme les membres des gouvernements, à la manifestation à laquelle participeront tous les responsables politiques du pays, sauf la présidente du Front national. La France est meurtrie, mais elle «a fait face», estimait le chef de l’Etat qui appelait ses concitoyens à «se lever et porter haut nos valeurs pour sortir plus fort de cette épreuve». Et d’affirmer enfin qu’«un peuple libre n’a pas peur» et que la France répondra aux attaques par «la force et la solidarité».

Le premier ministre soulignait aussi qu’en attaquant Charlie hebdo, les terroristes s’étaient «attaqués à notre liberté», qu’en tuant des policiers, ils visaient «ceux qui nous protègent» et qu’en frappant des juifs français, ils agressaient la République. Depuis mercredi, les Français ont été nombreux à suivre les événements dans les médias et sur les réseaux sociaux. Mobilisés pour défendre l’esprit «Charlie», ils seront aussi marqués pour longtemps par ce qui s’est passé ces trois jours.

Dans le cadre d’un sondage réalisé jeudi et vendredi sur la perception de la menace terroriste, celle-ci était jugée élevée par la quasi-totalité des personnes interrogées; tandis que la confiance dans l’action de François Hollande et de son gouvernement pour lutter contre le terrorisme, passait la barre des 50%, en gagnant dix points. «La guerre a été déclarée à la France», estimait hier le président de l’UMP et ex-chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy. «La France doit se montrer forte et ferme pour garantir la sécurité, le respect de notre mode de vie et notre capacité à assurer à chacun la liberté de dire ce qu’il pense», ajoutait-il.

Tous les leaders politiques avaient dans la journée exprimé à la fois leur compassion pour les familles des victimes, ainsi que leur admiration quant au professionnalisme des unités antiterroristes. Des messages de solidarité de chefs d’Etat étrangers ont aussi afflué du monde entier toute la journée. «Les Etats-Unis sont à vos côtés», déclarait notamment le président Barack Obama à la France qui a vécu cette semaine «son 11 septembre», comme le titrait vendredi, le quotidien Le Monde.

(24 heures)