
Pour une fois depuis longtemps, Me Wade approuve la démarche de Macky Sall qui est parti marcher aux côtés d’autres chefs d’Etat et de gouvernement en hommage aux victimes du quotidien Charlie Hebdo. Il a justifié son point de vue sur sa page Facebook. Mais, le porte-parole du Parti démocratique sénégalais, Babacar Gaye, lui a répondu en exprimant crûment son désaccord.
Mais, il faut relever, selon Le Populaire, que Babacar Gaye, via sa page Facebook, a émis un son de cloche différent de celui de son mentor. « Frère Secrétaire général, j’ai consacré 34 ans de ma vie à combattre à vos côtés pour les valeurs de la République dont la liberté ; mais surtout pour l’émancipation de l’homme noir. J’ai lu votre post. Je l’ai trouvé déséquilibré par rapport au contexte. Mais, c’est votre droit le plus absolu. Comme il est du mien d’avoir une opinion différente. Comme vous, je suis contre toute forme de violence, et je suis d’accord que tous les terroristes doivent être combattus et vaincus : le terrorisme idéologique, intellectuel, économique et celui d’Etat », déclare le porte-parole du Pds qui renchérit : « Les milliers de morts au Nigeria à cause de Boko Haram, les milliers de civils palestiniens massacrés par le terrorisme sioniste, les milliers de morts d’Ebola en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia méritent compassion et désapprobation, d’autant que les tueries du Nigeria sont toutes fraîches. Je l’attendais de vous, car je ne doute pas de votre panafricanisme ».
M. Gaye de souligner toujours à l’endroit de Me Wade : « Au nom de ces idéaux que nous partageons autour du libéralisme et des valeurs de la démocratie, permettez-moi d’avoir une autre opinion de cette ‘marche de la République’ qui ne prend pas en compte le droit des musulmans de réclamer plus de respect pour leurs croyances, les valeurs culturelles auxquelles ils croient et surtout pour leur Prophète Mohamed (Psl), parce que cet idéal a une conception de la liberté d’expression que les enseignements tirés de mon éducation et de ma religion n´approuvent pas. Ne pas exprimer publiquement notre désaccord sur cette question, serait perçu comme une entorse à mon sens de la loyauté et de la probité morale ; mais surtout de l’idée que je me fais de l’équité. J’aurais eu de sérieux problèmes de repères, si vous étiez encore président de la République. Démocratiquement Maître, je ne suis pas Charlie ».
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