La piste de Daech et d’Al-Qaida au Yémen

 

Une vidéo postée hier sur la Toile montre Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge abattu vendredi lors de l’assaut des forces de l’ordre dans l’hypermarché casher, affirmant avoir coordonné son action «contre la police» avec l’attaque menée, mercredi, par les frères Kouachi contre Charlie Hebdo.

Dans cette vidéo, Coulibaly, alias Abou Bassir Abdallah al-Ifriqi, est présenté comme un soldat du groupe Etat islamique (Daech), auquel il prête allégeance. Un texte en blanc sur fond noir lui attribue les attaques de Montrouge et de la porte de Vincennes, ainsi que l’explosion d’une voiture dans le centre de Paris, sans que l’on sache pour l’instant à quoi cela fait précisément référence.

Le terroriste affirme également avoir donné «plusieurs milliers d’euros» aux frères Kouachi pour les aider à la préparation de leur attentat. Un important arsenal a par ailleurs été découvert dans la cache de Coulibaly à Gentilly, dans le Val-de-Marne. Les enquêteurs ont saisi plusieurs armes automatiques, des détonateurs, des papiers d’identité, ainsi que de l’argent et des drapeaux à l’effigie de Daech.

De leur côté, les frères Kouachi, également tués vendredi, ont dit avoir «été envoyés par Al-Qaida au Yémen». Lors d’une conversation téléphonique avec BFM TV, Chérif Kouachi, a expliqué avoir été financé par Anwar al-Aoulaki, chef d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (Aqpa) tué en septembre 2011 dans une frappe de drone américain.

Hier, deux hauts responsables des services de renseignement yéménites ont confirmé la présence des deux frères au Yémen en 2011. Les deux hommes ont bien rejoint un camp d’entraînement des islamistes dans le désert de Marib, bastion d’Aqpa. La rencontre entre Saïd Kouachi et l’ancien prédicateur d’Al-Qaida Anouar al Aoulaki a également été confirmée par les autorités yéménites.

Selon Washington, les frères Kouachi étaient fichés dans deux bases de données – l’une, hautement confidentielle, baptisée TIDE et contenant 1,2 million de suspects aux yeux des services antiterroristes, l’autre, une «no-fly list» plus restreinte.

Quant à Hayat Boumeddiene, la compagne d’Amedy Coulibaly, recherchée pour son rôle présumé dans la fusillade de Montrouge et une éventuelle aide à la prise d’otages à la porte de Vincennes, elle est entrée le 2 janvier en Turquie. Elle se trouverait désormais en Syrie, selon une source sécuritaire turque.

(24 heures)