
Cheffe du Département fédéral de justice et police, la socialiste bernoise Simonetta Sommaruga est la présidente de la Confédération depuis à peine 10 jours. Elle était en première ligne de la manifestation historique à Paris. Aux côtés de François Hollande, mais aussi de l’Italien Matteo Renzi, du Britannique David Cameron et de l’Allemande Angela Merkel.
Mme la présidente de la Confédération, l’image de tous ces chefs d’Etat en tête du cortège était belle, mais est-ce utile pour lutter contre le terrorisme?
Simonetta Sommaruga: Nous avons montré que nous sommes tous ensemble, engagés à tout faire pour que des actes aussi abominables ne se reproduisent pas. De nombreux présidents et dirigeants d’états sont venus personnellement dire qu’ils défendaient certaines valeurs, comme la liberté d’expression, la liberté de la presse. Le message me paraît très clair: nous ne sommes pas intimidés et nous sommes plus forts ensemble.
C’est donc une guerre d’image qui se joue également. Les démocraties doivent montrer leur détermination?
Je ne parlerais pas de guerre, je n’aime pas ce mot surtout en ce jour. Nous avions besoin de montrer notre force commune. Il y avait là des dirigeants de pays, de cultures et même de religions différentes. Nous avons échangé, nous avons partagé un moment de tristesse avec la France et nous avons pris la mesure de notre solidarité. Nous rentrons ce soir tous dans nos pays et nous savons que les autres restent présents à nos côtés dans cette solidarité. Je trouve que cette manifestation nous donne une force incroyable pour affronter l’avenir.
Que vous a dit François Hollande? Que peut faire la Suisse avec la France pour lutter contre le terrorisme?
Je crois que pour M. Hollande, et pour la France, le témoignage de solidarité que la Suisse et d’autres pays ont exprimé était important. Et je suis heureuse d’avoir pu représenter les citoyens suisses auprès de la France. Ensuite, dans la lutte contre le terrorisme, on ne peut bien travailler qu’ensemble. Entre la Suisse et la France, la coopération est déjà très forte, étroite, et elle existe depuis longtemps. Elle ne pourra que s’intensifier ces prochains temps.
(TDG)