L’enquête sur Coulibaly révèle d’autres agressions

 

Son ADN avait déjà été isolé sur les lieux de la fusillade de Montrouge (Hauts-de-Seine), au cours de laquelle une policière avait été tuée jeudi. Or un lien a également pu être fait entre une des armes retrouvées dans le supermarché de la Porte-de-Vincennes et les balles utilisées contre un joggeur grièvement blessé mercredi soir à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), lieu de résidence d’Amedy Coulibaly.

A l’épopée sanglante menée ces derniers jours par ce délinquant multirécidiviste de 32 ans – déjà condamné dans une affaire d’extrémisme islamiste – pourrait s’ajouter l’explosion d’une voiture piégée jeudi soir à Villejuif (Val-de-Marne).

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Montage vidéo

C’est en tout cas ce qu’affirme une vidéo postée ce dimanche 11 janvier sur internet, puis rapidement retirée. La bande ressemble à une revendication, par Amedy Coulibaly lui-même, de la prise d’otages, de l’assassinat de la policière et de l’explosion de la voiture.

Dans ce montage vidéo, un homme ressemblant fortement au suspect apparaît face à la caméra pour se réclamer de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Il revendique une «synchronisation» avec l’attaque de «Charlie Hebdo» mercredi par les frères Kouachi.

Il dit avoir agi «contre la police», «pour que cela ait plus d’impact», tandis qu’un texte incrusté dans le montage l’identifie comme Amedy Coulibaly. Ces images étaient en cours d’analyse par les enquêteurs dimanche.

M. Coulibaly avait déjà tenu des propos semblables dans un entretien téléphonique avec la chaîne française BFMTV pendant la prise d’otages. Quatre personnes ont péri lors de cette attaque, vraisemblablement sous les balles du jeune djihadiste. Lui-même a été tué lors de l’assaut par les forces de l’ordre.

Des armes et des bannières de l’EI

On savait déjà le djihadiste fortement armé puisqu’à l’issue de l’assaut, deux pistolets Tokarev, deux Kalachnikov ou encore des bâtons d’explosif avaient été découverts dans le supermarché.

Les enquêteurs viennent d’apprendre qu’il l’était probablement encore plus en tombant lors d’une série de perquisitions nocturnes sur sa possible «planque» à Gentilly (Val-de-Marne). M. Coulibaly pourrait s’y être installé dès le 4 janvier.

La police a trouvé dans le logement une carte vitale et une carte d’identité à son nom, de même que quatre autres pistolets Tokarev, un revolver, des munitions, des téléphones, des bombes lacrymogènes, un gyrophare, un gilet tactique et des jumelles.

Elle a également découvert un Coran et des bannières semblables à celles utilisées par le groupe EI et similaire à celle accrochée derrière l’homme revendiquant l’attaque de Montrouge sur la vidéo postée dimanche matin.

Si cette découverte peut contribuer à éclairer l’organisation logistique de M. Coulibaly, de nombreuses questions demeurent, notamment sur ses cibles.

Condoléances de la famille Coulibaly

La famille du suspect de son côté a «condamné» dimanche les attentats de Paris et Montrouge (banlieue sud de Paris). Dans un communiqué, la mère et les soeurs d’Amedy Coulibaly ont aussi présenté leurs «sincères condoléances» aux familles des victimes.

«Moi, la mère d’Amedy Coulibaly, et toutes mes filles présentons nos sincères condoléances aux familles des victimes de la boutique Hyper Casher, à la famille de la policière municipale de Montrouge, ainsi qu’aux victimes de ‘Charlie Hebdo’», ont-elles écrit.

«Nous condamnons ces actes. Nous ne partageons absolument pas ces idées extrêmes. Nous espérons qu’il n’y aura pas d’amalgame entre ces actes odieux et la religion musulmane», ont-elles affirmé. «Nous souhaitons enfin que tous les citoyens soient unis et solidaires comme nous le sommes avec les familles des victimes», concluent la mère et les soeurs du djihadiste.

(ats/Newsnet)