Charlie Hebdo: où en est l’enquête?

 

Les enquêteurs travaillant sur les trois attentats de Paris continuent d’explorer l’hypothèse de complicités dont auraient pu bénéficier les trois terroristes. On sait depuis lundi que Hayat Boumeddiene, épouse de l’auteur de la prise d’otages de Vincennes Amédy Coulibaly et activement recherchée, est arrivée en Turquie le 2 janvier, avant de rejoindre la Syrie le 8, en compagnie d’une autre personne. Or celle-ci a été identifiée, selon les informations données hier par le journal Le Monde: il s’agirait de Mehdi B., un ressortissant français de 23 ans, connu des services du renseignement français.

En juillet 2014, son frère aîné Mohamed avait été condamné à deux ans de prison dont un ferme pour avoir participé à une filière d’acheminement de combattants dans la région pakistano-afghane. Mohamed traduisait les vidéos de propagande d’Al-Qaida incitant à partir faire le djihad. Mehdi, lui, n’avait en revanche jamais été inquiété par la justice, son rôle semblant mineur dans la filière. Les choses ont radicalement changé depuis qu’il est apparu sur les images de vidéosurveillance de l’aéroport d’Istanbul, en compagnie de Hayat Boumeddienne.

On apprenait hier également qu’un Français d’origine haïtienne de 29 ans, arrêté à la frontière bulgaro-turque le 1er janvier pour avoir tenté de se rendre en Syrie, est soupçonné de liens avec Chérif Kouachi, l’un des auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo. Le mandat d’arrêt européen émis lundi par la France précise qu’avant son départ le 30 décembre pour la Turquie, «il a été plusieurs fois en contact avec l’un des deux frères, Chérif Kouachi».

Hier, tandis que l’enquête se poursuivait, Manuel Valls a plaidé devant l’Assemblée nationale pour une série de mesures destinées à muscler la lutte antiterroriste. Elles concernent le renforcement des moyens des services de renseignement, l’adoption d’un système européen d’échanges de données, la création d’un fichier spécifique de personnes condamnées pour terrorisme et l’isolement des détenus considérés comme radicalisés. Les députés, de gauche comme de droite, lui ont réservé une standing ovation.

(24 heures)