Prison ferme pour apologie du terrorisme

 

Inédit. Après les attentats qui ont fait 17 morts à Paris, la justice française a prononcé pour la première fois des condamnations pour apologie du terrorisme. Ce délit introduit à la fin de 2014 dans le Code pénal est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 90’000 francs d’amende. Outre le polémiste Dieudonné, plusieurs personnes sont poursuivies pour avoir encouragé ou glorifié les djihadistes. D’autres sont déjà derrière les barreaux.

A Toulouse, trois hommes âgés de 20 à 25 ans ont été condamnés lundi à des peines allant de trois à dix mois de prison ferme pour apologie du terrorisme et immédiatement emprisonnés. Tous trois avaient clamé leur solidarité avec les auteurs des attaques contre Charlie Hebdo, une policière et un supermarché casher. Tandis qu’à Toulon, un homme de 27 ans a été condamné à un an de prison, dont trois mois ferme, pour avoir publié des photos de djihadistes et des propos faisant l’apologie des attaques sanglantes de Paris sur son site Facebook. Il reste libre, le procureur n’ayant pas requis son emprisonnement immédiat.

A Strasbourg et à Nice, les procès de deux hommes pour le même délit ont été renvoyés à une date ultérieure, mais ils ont été maintenus en détention. Le premier avait relayé sur son compte Facebook la photographie d’un fusil d’assaut posé sur le sol, avec plusieurs munitions, et une phrase manuscrite: «Bons baisers de Syrie, Bye bye Charlie.» Le deuxième est accusé d’avoir crié à deux reprises à des policiers devant le commissariat d’un quartier sensible «100% Kouachi».

A Orléans, un jeune de 20 ans a été condamné à six mois ferme après avoir crié «Vive la kalach» en direction d’une patrouille de police en mimant la gestuelle d’un combattant tirant en rafales. D’autres interpellations ont eu lieu, à Lille, à Reims et à Lyon notamment.

«Nous avons appliqué pour la première fois la loi du 14 novembre 2014 renforçant les dispositions de la lutte contre le terrorisme, a déclaré le procureur Patrice Michel. Elle doit se mener à tous les niveaux, c’est l’affaire des citoyens mais aussi des magistrats, il ne faut pas reculer d’un centimètre.» Selon le Ministère de l’intérieur, des milliers de messages d’apologie du terrorisme ont été recensés sur les réseaux sociaux depuis l’attaque.

(24 heures)