Etats-Unis: La CIA blanchit les agents accusés d’espionnage du Sénat

 

Les agents étaient accusés par le Sénat d’avoir fouillé dans les ordinateurs d’un réseau informatique spécialement créé pour les enquêteurs parlementaires par la CIA, «RDINet». Situé dans un bâtiment sécurisé en Virginie, le réseau permettait aux enquêteurs parlementaires d’avoir accès à des données internes de l’agence sur ses «techniques avancées d’interrogatoire», a annoncé mercredi 14 janvier l’agence américaine de renseignements.

La commission disciplinaire reconnaît que la CIA a consulté «5 courriels» des enquêteurs parlementaires, dans le cadre d’une enquête sur une éventuelle fuite. Il s’agit d’une «faute», mais elle ne «reflétait pas une intention de nuire» ou «d’avoir accès aux débats» de la commission d’enquête, a expliqué le président du conseil disciplinaire, l’ancien sénateur Evan Bayh.

Séparation des pouvoirs «pas violée»

Le Sénat et la CIA n’avaient pas conclu d’accord formel, ou informel, «sur les procédures à suivre pour enquêter sur un éventuel incident de sécurité» lors de l’utilisation de RDINet par les enquêteurs parlementaires. «Aucune procédure n’était donc garantie sans complications potentielles ou conflit», a ajouté l’ancien sénateur.

«Je continue de penser que les actes de la CIA ont violé le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs», a réagi la sénatrice Dianne Feinstein démocrate, la présidente de la commission du renseignement du Sénat durant la législature qui vient de s’achever. «Je regrette que personne à la CIA ne soit tenu responsable», a-t-elle ajouté.

Le rapport sénatorial sur les «techniques d’interrogatoire renforcées» de la CIA a été publié dans une version expurgée en décembre dernier. Il a provoqué une onde de choc à travers le monde, en décrivant avec force détails des pratiques comme la simulation de noyade.

(ats/Newsnet)