La menace djihadiste toujours prégnante en Europe

 

De nouvelles menaces terroristes ont conduit dimanche les autorités allemandes à interdire la manifestation du mouvement anti-islam Pegida à Dresde. Pendant ce temps, les autorités belges continuent à rechercher le cerveau de la cellule djihadiste présumée démantelée et vont demander à la Grèce l’extradition d’un suspect.

Les autorités allemandes ont évoqué un «risque terroriste concret» pour interdire «tout rassemblement public en plein air» lundi à Dresde. La police a fait état d’un «appel à se mêler aux manifestants pour tuer un membre de l’organisation» de ces rassemblements.

D’autant, ajoute-t-elle, que sur twitter, un message en arabe identifie Pegida «comme un ennemi de l’islam». Les manifestations organisées par le mouvement des «Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident» (Pegida selon son acronyme allemand) ont lieu tous les lundis depuis octobre.

Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent lundi matin à Bruxelles pour envisager les moyens de renforcer leur coopération dans la lutte antiterroriste. Le sujet sera au programme du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement le 12 février.

«Pas la bonne personne»

En Belgique, la justice traque toujours le cerveau présumé de la cellule djihadiste démantelée jeudi à Verviers, près de Liège (est), qui projetait des attaques contre les forces de l’ordre. Abdelhamid Abaaoud est toujours en fuite, a confirmé dimanche le ministre belge de la Justice, Koen Geens.

Les deux arrestations qui ont eu lieu samedi en Grèce n’ont «pas permis de mettre la main sur la bonne personne», a-t-il déclaré à la télévision flamande VRT.

Extradition demandée

«Une plus ample analyse des éléments de notre enquête nous donne suffisamment de raisons de demander l’extradition» d’un de ces suspects, a toutefois indiqué dans la soirée le parquet fédéral belge dans un communiqué.

Un porte-parole du parquet a précisé que l’homme «pourrait avoir un lien» avec la cellule démantelée. Interrogé par la RTBF, il s’est toutefois refusé à tout commentaire sur l’identité du suspect ou son rôle dans le réseau, «pour la sécurité de l’enquête». L’autre homme arrêté samedi à Athènes a été libéré dimanche sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, selon une source policière grecque.

Selon les médias, de nouvelles perquisitions ont été menées dimanche matin à Bruxelles, notamment dans le quartier de Molenbeek où a vécu Abdelhamid Abaaoud. Celui-ci aurait passé des appels depuis la Grèce au frère de l’un de deux suspects tués dans un assaut de la police jeudi soir à Verviers (est), qui a déclenché le vaste coup de filet anti-djihadistes dans le royaume. Selon le journal «La Dernière Heure», il se trouverait en Grèce ou en Turquie.

Militaires en renfort

En Belgique, où le niveau d’alerte a été relevé d’un cran, à 3 sur une échelle de 4, environ 150 soldats ont été déployés samedi matin pour surveiller des sites sensibles, à Bruxelles et dans le quartier diamantaire d’Anvers (nord) où vit une importante communauté juive.

D’autres communes, comme Verviers ont aussi demandé du renfort militaire. Au total, jusqu’à 300 militaires pourront être engagés dans ces opérations de maintien de l’ordre, du jamais vu en Belgique depuis une vague d’attentats commis dans les années 1980.

Treize personnes avaient en outre été arrêtées dans ce coup de filet, dont cinq ont été inculpées pour «appartenance à un groupe terroriste». Deux fugitifs ont aussi été arrêtés en France. Des perquisitions avaient permis de retrouver des armes, des produits permettant de fabriquer des bombes, d’importantes sommes d’argent mais aussi des uniformes de police et des faux documents.

Poursuite de l’enquête en France

En France également, l’enquête se poursuit sur les attentats de Paris. Neuf personnes soupçonnées d’être liées à Amédy Coulibaly et d’avoir pu lui apporter un soutien logistique, en armes et véhicules notamment, ont vu dimanche leur garde à vue prolongée jusqu’à mardi soir. Parmi elles se trouve une femme.

Au total, douze personnes avaient été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne. Les compagnes des trois tueurs ont ensuite été libérées.

Par ailleurs, les auteurs de l’attaque contre «Charlie Hebdo» ont été inhumés dans la plus grande discrétion ce week-end, l’un samedi soir à Genneviliers, près de Paris, l’autre vendredi soir à Reims. Chérif et Saïd Kouachi reposent dans des tombes anonymes.

(ats/Newsnet)