Irak: Les soldats canadiens croisent le fer avec l’EI

 

Un accrochage dans le nord de l’Irak a opposé récemment des forces spéciales canadiennes à des combattants du groupe État islamique (EI), dont au moins deux ont été abattus. Il s’agit du premier engagement au sol révélé entre la coalition internationale et le groupe djihadiste.

Les commandos canadiens se trouvaient sur le front afin de préparer de futurs bombardements contre l’EI lorsqu’ils ont dû essuyer un feu nourri, a expliqué lundi 19 janvier l’état-major canadien, plaidant le droit à «l’autodéfense». L’incident s’est produit au cours des sept derniers jours.

Comme la France, le Canada a déployé des avions de chasse et des forces spéciales en Irak, tout en insistant sur le fait que ces soldats servaient à la formation des troupes de Bagdad et des milices kurdes.

«Tirs de mortier»

Les forces spéciales canadiennes étaient présentes au nord de l’Irak pour y rencontrer de haut gradés de l’armée irakienne lorsqu’elles ont été prises à partie.

Après avoir déterminé ensemble les prochaines cibles des attaques aériennes, les soldats canadiens ont avancé vers la ligne de front «pour confirmer les plans et visualiser ce dont ils avaient discuté sur une carte», a expliqué lundi à la presse le général Michael Rouleau, commandant des forces d’opérations spéciales du Canada.

Or, une fois arrivés sur zone, «ils ont immédiatement essuyé des tirs de mortier et le feu de mitrailleuses», a indiqué l’officier. Les tireurs d’élites canadiens ont aussitôt été autorisés à répliquer par leur commandement. «Ils ont neutralisé les deux menaces», a-t-il ajouté sans plus de détails, relevant qu’aucun Canadien n’a été blessé dans cet accrochage.

«Pas une escalade»

«Le fait que nous ayons eu un échange de coups de feu avec l’EI ne signifie pas que cela soit devenu une mission de combat», a estimé le chef des forces spéciales. «Je ne considère pas cela comme une escalade», a abondé Jonathan Vance, commandant interarmées du Canada.

Le Parlement canadien a approuvé en octobre pour six mois une mission de combat de ses forces armées contre l’EI, tout en excluant l’envoi de troupes au sol, hormis les 69 membres des forces spéciales déployés pour former les armées irakienne et kurde. Six avions de chasse F-18 canadiens ont été envoyés en Irak début novembre et ont effectué 230 sorties jusqu’à présent.

«L’ennemi a été stoppé pour le moment», a jugé le commandant interarmées du Canada, tout en avertissant que mettre hors d’état de nuire, pour de bon, l’EI en Irak et en Syrie «prendra sans doute de longues années».

(ats/Newsnet)