La Grèce en route pour une législative et une présidentielle

 

Le train électoral qui démarre en Grèce dimanche ouvre une période frénétique. Les législatives seront en effet suivies par une présidentielle en quinze jours, voire une deuxième législative d’ici début mars en cas d’impossibilité des partis à s’entendre pour former un gouvernement.

Les Grecs vont élire 300 députés à la proportionnelle renforcée: 238 le seront dans la cinquantaine de circonscriptions du pays et douze, généralement des personnalités, le seront à partir de «listes d’Etat», ce qui les dispense de faire campagne.

Le parti arrivé premier dispose d’une «prime au vainqueur» de 50 sièges. Par ailleurs, seuls les partis ayant réuni 3% des voix peuvent avoir des députés.

Lointaine majorité absolue

L’enjeu est donc pour le parti arrivé premier d’obtenir la majorité absolue de 151 députés. Celle-ci était facile à atteindre il y a quelques années, au temps de la toute puissance des deux grands rivaux, la Nouvelle Démocratie (ND, droite) et le Pasok (socialiste)qui obtenaient des scores tournant généralement autour de 40% pour l’un comme pour l’autre, et le bonus en sièges.

Mais malgré la forte polarisation à attendre dimanche, de tels scores ne sont plus d’actualité, depuis la chute du Pasok à environ 5% des intentions de vote, à cause de la crise.

Ainsi, il faudrait que le premier parti obtienne dimanche 35,6% des voix – et qu’un total de 12% des électeurs votent pour des partis n’obtenant pas chacun 3% – pour qu’il ait la majorité absolue, et que son chef devienne automatiquement Premier ministre.

Syriza favorite

Or, 35% est actuellement le très haut de la fourchette des estimations pour le parti de gauche radicale Syriza, grand favori. S’il n’obtient pas cette majorité absolue, le leader du parti arrivé en tête se rendra dès lundi chez le président de la République Carolos Papoulias, qui lui confiera un «mandat exploratoire» de trois jours pour tenter de trouver des alliances fermes avec d’autres partis, à hauteur d’au moins 151 députés au total.

Si cette procédure échoue, Carolos Papoulias confiera le même mandat de trois jours au parti arrivé deuxième, et en cas de nouvel échec, au parti arrivé troisième. Il peut aussi essayer de raisonner les partis pour qu’ils forment une grande coalition nationale, au vu de la situation économique difficile du pays.

En cas d’échec, il y aura inéluctablement de nouvelles législatives dans les premiers jours de mars, et une grande instabilité politique en attendant.

Election présidentielle

Toute cette séquence, qui promet d’être animée, va se compliquer en outre d’une élection présidentielle. La législative de dimanche est en effet consécutive à la dissolution du Parlement, provoquée en décembre par le refus de plus de deux cinquièmes des députés d’élire à la place de Carolos Papoulias (dont le mandat expire en mars) le candidat proposé par l’actuel gouvernement d’Antonis Samaras (ND), l’ex-commissaire européen Stavros Dimas.

Or, la Constitution grecque prévoit que dans ce cas, la nouvelle chambre des députés, qu’un gouvernement ait été formé ou non, «procède aussitôt après sa constitution à l’élection du président de la République». Le premier tour de scrutin pourrait avoir lieu le 7 février, suivi de deux autres, le cas échéant, à cinq jours d’intervalle.

La rumeur a couru cette semaine que Syriza, s’il gagne, proposerait à ce poste, essentiellement honorifique, l’actuel commissaire européen grec Dimitris Avramopoulos, figure de la ND, mais apprécié de Syriza. M. Avramopoulos a qualifié lundi cette rumeur d’«infondée».

(ats/Newsnet)