A San Francisco, des affiches islamophobes recouvertes par des images d’une super-héroïne musulmane

 

Depuis 2011, la blogueuse américaine anti-islam Pamela Geller organise des campagnes d’affichage islamophobes dans les transports en public des grandes villes des Etats-Unis.

Ce mois-ci, une cinquantaine de bus de San Francisco ont été placardés d’affiches qui comparent l’islam au nazisme, illustrées d’une photo du grand mufti de Jérusalem discutant avec Hitler. S’il est avéré que le grand mufti Hadj Amin Al-Husseini avait collaboré avec les nazis, l’affiche va beaucoup plus loin que l’évocation de cet épisode historique. Le message de son association –Initiative pour la défense de la liberté américaine (AFDI)– est que les Etats-Unis devraient cesser toute aide financière aux pays musulmans car «la haine des juifs est inscrite dans le coran».

La direction des transports de la ville a critiqué les affiches et d’abord refusé de les mettre sur les bus. Mais Pamela Geller et ses acolytes savent que le droit américain est de leur côté. En 2012, la direction du métro new-yorkais avait en effet perdu un procès contre l’association, dans la mesure où ce genre d’affiches est protégé par le droit à la liberté d’expression.

A l’époque, la journaliste Mona Eltahawy les avait repeintes en rose. Mais contrairement aux affiches anti-islam, faire des graffitis sur des posters dans le métro est illégal, et Mona Eltahawy avait donc été arrêtée et détenue par la police de New York.

Comme le raconte Mashable, à San Francisco, c’est le collectif d’artistes Street Cred qui s’est chargé de relooker les posters en les recouvrant d’images de Kamala Khan, la nouvelle super-héroïne musulmane de Marvel. Ils ont aussi ajouté le message: «Pour tous ceux qui luttent contre l’intolérance», ainsi que quelques coeurs pour cacher les messages demandant l’arrêt de l’aide financière aux pays musulmans.

Cependant, comme l’association de Pamela Geller avait payé la municipalité pour pouvoir diffuser ces publicités, il se peut qu’elle obtienne le droit d’afficher plusieurs autres posters gratuitement pour compenser le fait que certains aient été recouverts par une super-héroïne musulmane.

A Washington, où le même poster anti-islam avait été placé sur des bus l’été dernier, une association musulmane avait répliqué en finançant des affiches sur le dialogue inter-religieux.

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