Grèce: La BCE ne menace pas le secteur financier

 

La décision de la BCE mercredi de priver les banques grecques d’une de leurs sources de financement n’a «pas de répercussions négatives» sur le secteur financier du pays, a dit le ministère grec des Finances dans un communiqué. Le système bancaire reste «totalement protégé» grâce aux autres canaux de liquidités.

L’indice vedette de la Bourse d’Athènes s’enfonçait rapidement dans les premiers échanges jeudi, en réaction à l’arrêt par la Banque centrale européenne de l’un de ses dispositifs de soutien aux banques grecques.
Vers 8h35 GMT il perdait 9,43% à 768,04 points, après avoir d’abord ouvert en légère baisse. Les valeurs bancaires étaient attaquées après le geste restrictif de la BCE.

Cependant, cette décision de la Banque centrale européenne (BCE), ajoute le communiqué, «met la pression sur l’Eurogroupe (la réunion des ministres de Finances de la zone euro) pour progresser rapidement vers la conclusion entre la Grèce et ses partenaires d’un accord qui bénéficie à chacun». Le texte doit porter sur l’avenir de la dette grecque et des réformes économiques du pays.

L’institution monétaire de Francfort a annoncé mercredi soir qu’elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu’ici aux banques grecques, qui leur permettait d’emprunter de l’argent auprès de la BCE avec des garanties inférieures à ce qu’elle exige habituellement. Elle a ainsi accéléré les craintes d’une asphyxie financière de la Grèce.

Mais les banques grecques pourront bénéficier d’un mécanisme d’urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité. Grâce à ce mécanisme et «selon la BCE elle-même, le système bancaire grec reste suffisamment capitalisé et totalement protégé», assure le ministère.

Intentions fermes

Plus tôt dans la journée le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, en déplacement à Francfort, avait évoqué des «discussions fructueuses» avec le président de la BCE Mario Draghi.

«Le gouvernement élargit tous les jours le cercle de ses consultations avec ses partenaires et avec les institutions dont il fait partie», insiste le communiqué du ministère. Il ajoute que l’exécutif grec n’en reste pas moins «ferme dans ses objectifs d’appliquer le programme de salut social» et de relance, pour lequel il a été élu lors des législatives du 25 janvier qui ont donné la victoire au parti de gauche radicale Syriza.

L’annonce de la BCE est intervenue alors que M. Varoufakis et le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, font une tournée européenne pour tenter de renégocier la dette grecque, comme prévu dans le programme de Syriza. Yanis Varoufakis doit rencontrer jeudi à Berlin son homologue allemand Wolfgang Schaüble.

(ats)