République démocratique du Congo: Vingt-sept morts lors des manifestations de janvier

 

«Après avoir annoncé 14 morts, dont un policier, (…) le nombre de personnes mortes à la faveur de ces événements sur l’ensemble du territoire national est estimé aujourd’hui à 27 personnes tuées: 4 à Goma, 23 à Kinshasa», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. M. Mende a précisé que deux policiers figuraient parmi les victimes et que trois enfants ont été tués à Goma, importante ville de l’est du pays.

Dans des rapports distincts, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme et l’ONG américaine Human Rights Watch ont pour leur part estimé qu’une quarantaine de personnes sont mortes lors de ces troubles. M. Mende avait récusé ces bilans, accusant la FIDH d’être «de plus en plus excessive» et de chercher à «nuire au gouvernement congolais».

Du 19 au 22 janvier, essentiellement à Kinshasa, des manifestants ont dénoncé un projet de loi électorale qui aurait pu permettre au président Joseph Kabila, en poste depuis 2001, de rester au pouvoir au-delà de 2016, alors que la constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
Le 25 janvier, le Parlement a voté un texte débarrassé de la disposition la plus controversée, sans pour autant complètement rassurer l’opposition, qui y voit d’autres articles susceptibles d’entraîner un «glissement» du calendrier électoral, faisant craindre de nouvelles violences.

Les manifestations avaient rapidement viré à l’émeute et aux pillages et, pour affaiblir la contestation, le gouvernement a ordonné la coupure d’internet et des SMS. Depuis, si l’Internet fixe a été rétabli, et malgré le retour au calme, l’Internet mobile et les SMS restent suspendus, sclérosant l’économie.

(afp)