Australie : le premier ministre Tony Abbott poussé vers la sortie.

 

C’est dans ce contexte houleux qu’un député conservateur a annoncé vendredi 6 février qu’il allait demander un vote de confiance au sein de son parti pour faire chuter le controversé premier ministre de son fauteuil. Luke Simpkins, député du Parti libéral de l’Etat d’Australie-Occidentale, a soumis au chef de groupe, Philip Ruddock, une motion en vue de renouveler tous les postes du direction du mouvement, y compris celui de vice-président occupé par la ministre des affaires étrangères, Julie Bishop.

Les 102 parlementaires libéraux de la Chambre des représentants et du Sénat pourront dire, lors d’un vote à bulletins secrets, « s’ils soutiennent le premier ministre ou s’ils souhaitent une nouvelle direction », a déclaré M. Simpkins. Il a expliqué avoir été inondé de courriels et assailli de personnes venant à son bureau pour remettre en cause « la manière dont le gouvernement est dirigé ». Si la motion des frondeurs l’emporte mardi, le successeur le plus probable de Tony Abbott est l’actuel ministre des communications, Malcolm Turnbull, qui dirigeait le Parti libéral jusqu’en 2009, avant Tony Abbott.

« NOUS N’ALLONS PAS RÉPÉTER LE CHAOS »

Peu après l’annonce de ce nouvel acte de rebellion des parlementaires de la majorité, l’ancien séminariste catholique et monarchiste fervent a riposté devant la presse, affirmant qu’il combattrait cette motion. « Ils demandent aux parlementaires de démettre des personnalités pour lesquelles les électeurs ont voté », a déclaré M. Abbott, exhortant députés et sénateurs à rejeter le texte qui vise à les écarter, Mme Bishop et lui.

« Nous ne sommes pas le Parti travailliste (…) et nous n’allons pas répéter le chaos et l’instabilité des années pendant lesquelles il était au pouvoir », a déclaré Tony Abbott. Il faisait référence aux six années de pouvoir travailliste avant l’arrivée aux affaires des conservateurs, en septembre 2013, durant lesquelles le parti de centre gauche s’était déchiré dans des luttes fratricides, qui s’étaient soldées par des changements de premier ministre.

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La coalition entre le Parti libéral et le Parti national est arrivée au pouvoir après les élections de septembre 2013, mais, selon un sondage, le Parti travailliste recueille 54 % d’opinions favorables, contre 46 % à l’équipe dirigeante. La côte de popularité de Tony Abbott ne dépasse pas 34 %.

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