Colombie: Forte émotion après le meurtre de quatre jeunes

 

Le quadruple assassinat a eu lieu près de la localité de Florencia, à 370 km au sud de Bogota, dans la province de Caqueta, une région très touchée par le conflit armé qui secoue le pays latino-américain depuis plus d’un demi-siècle.

«Ce sont des crimes qui nous serrent le coeur, non seulement aux habitants de cette région, mais aussi à tous les Colombiens», a lancé M. Santos. Le mobile des meurtres de ces garçons de 4, 10, 14 et 17 ans, survenus dans la nuit de mercredi à jeudi, n’a pas encore été éclairci. Citant des autorités locales, les médias locaux ont rapporté que leurs parents avaient reçu des menaces les enjoignant à quitter le terrain qu’ils occupaient.

Le procureur général de Colombie, Eduardo Montealegre, a évoqué la possibilité d’une affaire de «vengeances personnelles», précisant n’avoir pas la preuve de l’implication de «groupes illégaux» en référence aux mouvements de guérillas et aux bandes criminelles implantées dans cette région rurale. Selon les premiers éléments de l’enquête, deux hommes auraient pénétré mercredi soir dans la maison des victimes et exécuté les quatre mineurs, après avoir cherché en vain leurs parents.

«Ils leur ont tiré une balle dans la tête»

«Faute de les retrouver, ils ont réuni les enfants dans l’une des chambre et leur ont tiré une balle dans la tête», a indiqué le parquet, dans un communiqué. Un cinquième garçon, âgé de 12 ans, a été blessé mais a survécu au massacre en faisant le mort. Une fois les meurtriers partis, il a «prévenu les autorités via les voisins», a ajouté le parquet. Une source policière a expliqué à l’AFP que les parents étaient absents durant le massacre car ils étaient partis inscrire les enfants à l’école.

Plus de 1110 mineurs ont été victimes d’homicide en Colombie en 2013, selon les chiffres du Défenseur du peuple, organisme public chargé de veiller sur les droits de l’homme. L’an dernier, la police nationale a comptabilisé près de 6000 décès liés à des violences intra-familiales et à des rixes urbaines.

Outre la délinquance commune, la Colombie connaît depuis plus de cinquante ans un conflit interne qui a mêlé l’armé à des guérillas communistes, des milices paramilitaires d’extrême droite et des bandes criminelles, faisant quelque 220’000 morts et 5,3 millions de déplacés, selon des chiffres officiels.

(afp)