Egypte: Vladimir Poutine en mission au Caire

 

Il s’agit de la troisième rencontre entre Vladimir Poutine et le chef de l’Etat Abdel-Fattah al-Sissi. Les deux premières se sont déroulées en Russie. Selon des experts, l’Egypte fait partie des Etats où la Russie -isolée et critiquée dans la crise en Ukraine- tente de pousser ses pions sur les plans diplomatique et économique.

Cette visite d’Etat de deux jours au Caire est la première de Vladimir Poutine depuis dix ans. Il avait alors rencontré Hosni Moubarak, lequel a dû abandonner le pouvoir en 2011 au terme d’une révolte populaire dans la lignée des Printemps arabes.

L’actuel président égyptien, ex-chef de l’armée, est arrivé au pouvoir après avoir destitué et fait arrêter mi-2013 son prédécesseur, le président islamiste Mohamed Morsi. M. Sissi est accusé par les ONG internationales de défense des droits de l’Homme de diriger un régime plus répressif encore que celui de M. Moubarak.

Depuis l’éviction de M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, policiers et soldats ont tué plus de 1400 manifestants pro-Morsi. Plus de 15’000 de ses partisans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.

Liens économiques

Le Kremlin n’a jamais émis la moindre réserve sur les droits de l’Homme depuis la chute de M. Morsi. Moscou est apparue dès l’été 2013 comme la principale capitale non arabe à soutenir le nouveau pouvoir issu de l’armée. Alors ministre de la Défense, M. Sissi s’était rendu à Moscou il y a un an. Après son élection, il a rendu visite à M. Poutine à Sotchi en août.

Dès la première visite, les deux hommes avaient discuté de la livraison d’armements russes à l’Egypte. Le Kremlin a indiqué dimanche que «les deux dirigeants vont accorder un soin tout particulier à renforcer les liens commerciaux et économiques entre les deux pays».

Hélicoptères, avions…

La coopération sera également au coeur des discussions, selon Moscou, notamment «une coopération accrue pour lutter contre le terrorisme international». Les deux présidents évoqueront aussi les conflits en Syrie, Irak, Libye et la crise israélo-palestinienne.

En septembre, des médias russes avaient assuré que l’Egypte et la Russie s’étaient accordées sur la livraison de systèmes de défense antiaérienne, d’hélicoptères et d’avions de combat pour 3,5 milliards de dollars, financés par l’Arabie saoudite. Depuis, plus rien n’a filtré sur le sujet.

(ats)