Allemagne: Mobilisation anti-islam en chute libre à Dresde

 

Créé en octobre dernier à Dresde, le mouvement des «Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident» avait culminé à 25’000 personnes le 12 janvier, dans le sillage des attaques djihadistes à Paris, et multiplié les déclinaisons dans d’autres villes d’Allemagne.

Mais Pegida s’est depuis déchiré, perdant le 21 janvier son chef Lutz Bachmann, après la parution dans la presse d’une photo le montrant grimé en Adolf Hitler et la révélation de propos xénophobes qu’il a tenus.

Cinq autres dirigeants avaient démissionné une semaine plus tard, exaspérés selon la presse par le rôle occulte que M. Bachmann conservait au sein du mouvement et partisans d’une ligne moins radicale.

Anti Pegida aussi en déclin

Cette scission a entraîné l’organisation dimanche d’une manifestation «pour la démocratie directe» à Dresde, sans référence à l’islam, emmenée par l’ex-porte-parole de Pegida Kathrin Oertel. Seules 500 personnes s’y sont rendues.

L’éclatement du mouvement s’était déjà traduit le 30 janvier par une mobilisation divisée par dix à Leipzig, ville d’ex-RDA voisine de Dresde. Legida, présenté comme l’avatar local de Pegida, n’avait rassemblé que 1500 manifestants, contre 15’000 le 21 janvier.

La mobilisation contre Pegida a également fortement décliné, n’attirant que 400 manifestants lundi soir à Dresde. Le 12 janvier près de 100’000 personnes étaient descendues dans la rue dans toute l’Allemagne pour dénoncer l’islamophobie.

Sur les lieux du rassemblement de Pegida dans la cité saxonne, l’artiste Kurt Fleckenstein avait déroulé lundi 176 tapis de prière pour symboliser «la liberté de croyance, l’ouverture et la tolérance».

(ats)