Affaire SwissLeaks: «Mais quand même, la délation, c’est la délation»

 

«Ce n’est pas pour ça que je leur ai permis d’acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve», a déclaré Pierre Bergé, interrogé sur la radio RTL. «Je ne veux pas comparer ce qui se passe à des époques passées mais quand même, la délation, c’est la délation. C’est jeter en pâture des noms», a affirmé l’homme d’affaires.

Plus tôt dans la journée, Matthieu Pigasse, co-actionnaire du Monde et vice-président de la banque Lazard, avait demandé lui aussi à ne pas tomber dans la «délation», tout en se disant «fier» du travail d’investigation «remarquable» des journalistes du quotidien. «Il est vrai qu’il y a un juste équilibre à trouver entre le fait de divulguer des informations d’intérêt général, d’intérêt public» et le fait «de ne pas tomber dans une forme de Maccarthisme fiscal et de délation», a-t-il dit.

De son côté, le directeur du «Monde», Gilles Van Kote, a réaffirmé l’indépendance éditoriale de la rédaction. «On peut toujours avoir des discussions. Le débat sur le fait de donner le nom d’untel et pas d’untel est ouvert, il existe au sein de la rédaction. Mais ce sont des décisions qui sont d’ordre éditorial et qui sont donc du ressort de la direction du journal», a déclaré à l’AFP Gilles Van Kote. Il a rappelé l’existence, au «Monde», d’une charte d’éthique, en vertu de laquelle «les actionnaires n’ont pas leur mot à dire sur les contenus éditoriaux».

La filiale suisse de la banque HSBC est depuis lundi au centre d’un vaste scandale après que plusieurs journaux européens ont affirmé qu’elle avait aidé certains de ses clients, notamment de riches industriels et des personnalités, à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts.

(afp)