France: «Picasso avait une confiance absolue en moi»

 

Pierre Le Guennec a raconté comment, selon sa version, Jacqueline, dernière muse de Picasso, lui a donné un jour de façon informelle une boîte remplie d’oeuvres de la main du peintre. «Elle m’a dit: ça c’est pour vous», affirme-t-il.

L’artisan avait rangé la boîte dans son garage pendant quatre décennies. Quand il a voulu faire authentifier les oeuvres constituant ce trésor inédit il y a quatre ans, le monde entier en avait découvert l’existence.

L’ex-électricien avait été chargé d’installer un système de sécurité au mas de Mougins, dernière demeure de l’artiste, décédé en 1973. «De temps à autre, il me faisait appeler pour me demander ce que je faisais, où en étaient les travaux», se souvient-il. En juillet 1971, Picasso lui dédicace un catalogue d’exposition dans leur jardin.

Pierre Le Guennec dit ne pas avoir réalisé la valeur du cadeau. «C’est pas comme si je voyais une toile, c’est pas pareil, pas la même réaction», explique-t-il. Il affirme avoir rouvert le carton seulement en 2009, car il était malade et voulait mettre de l’ordre dans ses affaires.

Enjeu financier

La première journée du procès de trois jours est consacrée à l’interrogatoire de l’ex-électricien et de son épouse Danielle, 71 ans. Puis viendra l’audition des parties civiles, soit trois héritiers présents de Pablo Picasso qui ont la certitude que les oeuvres ont été volées.

L’enjeu financier et patrimonial est de taille: les 271 oeuvres (petites toiles, lithographies, collages et dessins) sont en parfait état de conservation.

Echelonnées de 1900 à 1932, elles sont très disparates. Le «trésor» comprend des pépites comme neuf «collages cubistes» très rares, précise Me Jean-Jacques Neuer, avocat de Claude Picasso, fils de l’artiste en charge de l’authentification des oeuvres.

(ats)