Les Etats-Unis ont «alimenté» le conflit armé qui frappe la Colombie en fournissant argent, équipements et personnels pour la «contre-insurrection», estime le rapport présenté à La Havane, où guérilla et gouvernement mènent des pourparlers de paix.
Les tactiques de «contre-insurrection» employées par les Etats-Unis «ne sont pas un élément mineur» de ce conflit, a ainsi affirmé Victor Moncayo, l’un des auteurs de ce rapport remis mardi aux délégations du gouvernement colombien et de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
«Il s’agit d’une participation (des Etats-Unis) permanente, continue, financière, technique, en personnels, qui a alimenté le conflit», a ajouté M. Moncayo, ex-recteur de l’Université nationale de Colombie.
Le document final, constitué de 12 rapports individuels, a été commandé le 21 août dernier comme élément de réflexion dans le cadre des négociations visant à mettre fin à ce conflit entamé en 1964 et qui a fait officiellement 220’000 morts et disparus ainsi que 5,3 millions de déplacés. Les pourparlers de paix ont débuté en novembre 2012 à Cuba.
Cette commission de 12 experts colombiens a enquêté durant six mois sur «les principaux facteurs et éléments qui ont favorisé ou contribué à la persistance du conflit». Le document sera diffusé sur internet et édité pour faciliter sa consultation.
Ivan Marquez, chef de la délégation des Farc, a qualifié ce rapport d’«indispensable pour la réconciliation» et appelé les Colombiens à l’étudier «pour ne jamais répéter les catastrophiques erreurs commises».
Pour M. Moncayo, cette guerre civile va au-delà du problème agraire, qui avait donné lieu au déclenchement des hostilités: «Il y a un ordre en place que certains contestent et d’autres veulent maintenir».
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(afp)
