
Le Parlement européen s’est engagé mercredi à «mettre tout en oeuvre» pour l’établissement d’un fichier européen des passagers aériens «d’ici à la fin de l’année». Mais il a demandé aux gouvernements de garantir une protection suffisante des données personnelles.
Ce registre, dit PNR, est l’un des principaux instruments souhaités par l’UE pour mieux lutter contre le terrorisme. Il est approuvé par les gouvernements, mais les eurodéputés bloquent sa mise en place depuis 2011, dénonçant un manque de protection des données personnelles collectées.
Le sujet est à l’ordre du jour du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE jeudi à Bruxelles.
La résolution adoptée mercredi (532 voix pour, 136 contre, 36 abstentions) est le fruit d’un large compromis entre les groupes politiques, auquel ne se sont toutefois pas joints les Verts et la gauche radicale.
Le Parlement européen s’engage dans ce texte «à mettre tout en oeuvre pour finaliser la directive PNR de l’Union, d’ici la fin de l’année». Il ajoute toutefois qu’il «encourage le Conseil à progresser sur le paquet législatif relatif à la protection des données», pour que les négociations sur cet ensemble de mesures et la directive PNR puissent «avoir lieu parallèlement».
Les eurodéputés ont aussi demandé à la Commission européenne de «tirer les conséquences» de l’arrêt de la Cour de justice de l’UE, qui a imposé que la nécessité de la collecte des données personnelles soit prouvée et qui a demandé un principe de proportionnalité.
Schengen pas ciblé
Le Parlement européen a également appelé mercredi les pays membres de l’UE à mieux lutter contre la radicalisation, en investissant «dans des programmes éducatifs» ou en mettant en place des programmes de «déradicalisation».
Tout en excluant toute suspension du mécanisme Schengen de libre circulation, les députés ont demandé aux Etats d’empêcher les mouvements des djihadistes présumés en renforçant les contrôles aux frontières extérieures.
Avant le vote, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a affirmé que Schengen n’était «pas le problème» mais «une partie de la solution». «Avant de réfléchir aux améliorations», «la première étape serait tout de même d’en exploiter au maximum les possibilités» existantes, comme celle de rétablir «de manière encadrée et limitée dans le temps les contrôles aux frontières intérieures», a-t-il dit.
(ats/afp)