
En début de semaine, Yingluck Shinawatra avait été interdite de voyages à l’étranger en raison de sa prochaine mise en examen dans le dossier relatif au programme de subvention aux riziculteurs. Prayut Chan-O-Cha, le chef de la junte militaire au pouvoir a justifié, devant la presse, l’envoi il y a quelques jours de militaires à la rencontre du convoi de Yingluck qui se rendait dans sa ville natale dans le nord du pays.
Le lendemain, elle a été photographiée en train de manger des nouilles dans sa ville, bastion politique de sa riche famille. «Si elle veut aller manger des nouilles, elle peut y aller, mais si nous l’interdisons alors elle ne peut pas aller», a déclaré Prayut aux journalistes jeudi, indiquant que l’armée continuerait de surveiller ses mouvements. D’après lui, la décision d’arrêter le convoi de Yingluck visait à assurer la sécurité de l’ancienne Première ministre.
Depuis son arrivée sur le devant de la scène politique thaïe grâce à un coup d’Etat en mai dernier, Prayut a multiplié les déclarations à l’emporte-pièce ou les métaphores surprenantes. L’ex-Première ministre risque jusqu’à dix ans de prison si la justice conclut à sa culpabilité dans un programme de subvention aux riziculteurs ayant conduit son gouvernement à acheter le riz jusqu’à 50% au-dessus du prix du marché.
Selon les analystes, l’interdiction de vie politique de Yingluck, doublée d’une condamnation en justice, fait partie du processus d’élimination. La Thaïlande, profondément divisée entre pro et anti-Shinawatra, est confrontée à une crise politique récurrente depuis le coup d’Etat de 2006 contre Thaksin Shinawatra. Celui-ci a pris la voie de l’exil pour échapper à la prison, sur des accusations de corruption.
(afp)