
La commission avait été saisie par les partis Likoud (droite) et Israel Beytenou (droite ultra-nationaliste) selon lesquels Hanin Zoabi défend «la lutte armée contre Israël».
La commission, chargée de veiller à la régularité des élections, a disqualifié Mme Zoabi parce qu’elle la considère comme «hostile à l’Etat juif», a dit son avocat Hassan Jabareen. La commission se contente de rapporter la décision sur son site sans la justifier. Cette décision est cependant susceptible d’être cassée par la Cour suprême, qui se prononcera à une date inconnue.
Une ennemie de l’intérieur
Mme Zoabi, 45 ans, est l’une des personnalités les plus attaquées de la politique israélienne. Députée depuis 2009, elle est vilipendée par ses adversaires qui la considèrent comme une ennemie de l’intérieur. Elle rejette l’idée d’Israël comme Etat juif et juge irréaliste une vision de deux Etats palestinien et israélien coexistant. Elle défend l’idée d’un seul Etat partagé où juifs et Palestiniens auraient les mêmes droits.
12 sièges sur 120
Ses détracteurs ont fait valoir devant la commission que Mme Zoabi avait été suspendue de la Knesset pour six mois en juillet 2014 pour avoir déclaré que les assassins palestiniens de trois adolescents juifs en Cisjordanie n’étaient pas des «terroristes». «Est-ce qu’en tant que citoyenne, en tant que Palestinienne, je suis autorisée à m’identifier à la lutte de mon peuple contre l’occupation, pour la justice et l’égalité citoyenne?», s’est-elle interrogée à la sortie de l’audience.
Mme Zoabi, du parti Balad, est en 7ème position sur la liste que présentent les quatre principaux partis arabes israéliens. Ces derniers font pour la première fois liste commune aux législatives, ce qui pourrait dynamiser la participation au vote de la population arabe. Représentant un Israélien sur cinq, les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948. Les partis arabes israéliens totalisent 12 sièges sur 120 dans la Knesset sortante.
(afp)