Pakistan: Au moins 20 morts dans l’attaque d’une mosquée

 

«Un kamikaze s’est fait exploser à l’entrée de la mosquée, un autre a été abattu par la police et le troisième a été capturé avant d’être tué», a déclaré Nasir Durrani, inspecteur général de la police provinciale. L’attaque a tué 20 civils et blessé 45 autres, selon un bilan provisoire. Un précédent bilan faisait état de 16 civils tués et 67 blessés autres.

Peu après l’explosion, de grandes flammes et une épaisse fumée se sont échappées de la mosquée, d’où les gens fuyaient en portant des blessés sur leurs dos. L’assaut a duré environ une heure, selon la police, laquelle s’est ensuite affairée à neutraliser les grenades non explosées sur les lieux et à fouiller les alentours.

L’attaque a été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié d’Al-Qaïda et principal groupe rebelle du pays. Il a déclaré avoir ainsi voulu «venger la mort du docteur Usman», un combattant taliban condamné à mort pour avoir mené une attaque contre l’armée en 2009, et pendu en décembre dernier par les autorités.

 «Des traîtres à l’islam»

«Le sang appelle le sang, et nous continuerons à nous venger durement» contre le gouvernement, a ajouté le porte-parole du TTP, Muhammad Khurasani, cité dans un communiqué publié après l’attaque de cette mosquée située à proximité de plusieurs bâtiments gouvernementaux.

Cette attaque survient deux semaines après celle qui a fait 61 morts à Shikarpur (sud) dans une autre mosquée fréquentée par les chiites. Ces derniers sont considérés comme des traîtres à l’islam par les groupes extrémistes sunnites locaux proches d’Al-Qaïda.

Zones tribales

Peshawar, principale ville du nord-ouest du Pakistan, est régulièrement frappée par les attentats. Cette instabilité est nourrie notamment par sa proximité avec les zones tribales frontalière de l’Afghanistan, principaux repaires des rebelles talibans en lutte contre le gouvernement d’Islamabad.

Les attaques contre les chiites, qui représentent environ 20% de la population, se sont multipliées ces dernières années dans ce pays majoritairement sunnite de 200 millions d’âmes. Les deux plus meurtrières ont coûté la vie à plus de 200 personnes en 2013 dans deux quartiers chiites de Quetta (sud-ouest).

(ats)