
Debaltseve est bombardée à quelques heures du cessez-le-feu qui doit normalement entrer en vigueur dès samedi soir à minuit heure locale (23h en Suisse).
«Les rebelles détruisent Debaltseve. Les tirs d’artillerie contre les immeubles d’habitation et les bâtiments administratifs ne cessent pas. La ville est en flammes», a écrit M. Abroskine sur son compte Facebook. Selon lui, le commissariat de police de la ville a été touché par une roquette Grad.
L’armée ukrainienne a fait état samedi matin d’une «tentative d’assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et des chars» contre ses positions aux abords sud-est de Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique à mi-chemin entre les capitales rebelles de Donetsk et Louhansk. Les troupes ukrainiennes y sont pratiquement encerclées par les rebelles.
Sur la route de Marioupol
Les volontaires du régiment Azov, qui défendent Marioupol, ont de leur côté affirmé que «des blindés russes sans signes d’identification avaient pénétré sur le territoire ukrainien depuis Novoazovsk», ville côtière à la frontière avec la Russie, sous contrôle rebelle à 30 kilomètres de Marioupol.
«L’ennemi a commencé à attaquer à partir de 05h00 (04h00 en Suisse) nos positions à Chirokiné. Il utilise des chars et de l’artillerie», a indiqué le régiment Azov dans un communiqué.
Chirokiné se trouve à 10 kilomètres de Marioupol, dont la prise serait une étape clé pour construire un pont terrestre entre la Russie et la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars.
A Marioupol, des tirs d’artillerie ont été entendus samedi matin témoignant de la proximité des combats, selon l’AFP.
A Donetsk, bastion des rebelles prorusses, il n’y a pas eu de changement notable avant l’entrée en vigueur du nouveau cessez-le-feu. La nuit a été marquée par de très nombreux tirs d’artillerie et de salves de lance-roquettes multiples Grad et des tirs se poursuivaient avec la même intensité en début de matinée et étaient entendus dans le centre de Donetsk, toujours selon l’AFP.
Porochenko pessimiste
La veille, les violences avaient fait au moins 28 morts dans l’Est de l’Ukraine, une situation poussant le président ukrainien Petro Porochenko à reconnaître que le processus de paix, après dix mois d’un conflit qui a fait quelque 5500 morts, «était en danger». «Malheureusement, après les accords de Minsk, l’opération offensive de la Russie a significativement augmenté», a-t-il déclaré.
Les dirigeants du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume Uni, Etats-Unis) ont appelé au «strict respect» des accords et se sont dits «prêts à adopter» des sanctions contre ceux qui le violeraient.
De son côté, la porte-parole du Département d’Etat américain, Jennifer Psaki, a accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l’est de l’Ukraine, se disant très préoccupée par «les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de Russie».
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait quant à lui adopter dimanche une résolution appelant à «appliquer pleinement» le cessez-le-feu conclu à la suite des négociations à Minsk, selon des diplomates.
(ats)