
«A un moment où il faut combattre l’antisémitisme, c’est honteux», a réagi le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, en se disant «révulsé par les propos de monsieur Dumas». Proche de Manuel Valls, le sénateur socialiste Luc Carvounas a dénoncé des «propos nauséabonds».
Interrogé lundi par le groupe de médias BFM-TV et RMC pour savoir si le Premier ministre était sous influence juive, Roland Dumas, un ancien président du Conseil constitutionnel, la plus haute instance juridictionnelle en France, a répondu: «Probablement», «je peux le penser».
«Il a des alliances personnelles qui font qu’il a des préjugés. Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un, quelqu’un de très bien d’ailleurs, qui a de l’influence sur lui», a-t-il ajouté sans nommer directement la femme de Manuel Valls, Anne Gravoin, de confession juive.
Membre du Parti socialiste, le Premier ministre est régulièrement attaqué avec cet argument dans les milieux proches de l’extrême droite et ceux proches du polémiste controversé Dieudonné M’Bala M’Bala qui avait qualifié Manuel Valls «de petit soldat israélien veule et docile».
Avocat de formation, Roland Dumas a notamment été chef de la diplomatie de François Mitterrand en 1984 et en 1988. Son parcours a été contrasté: s’il a occupé de très hautes fonctions, il a aussi fréquenté les prétoires sur le banc des prévenus dans des affaires retentissantes de favoritisme et de complicité d’abus de confiance.
(afp)