Alep – Syrie: Une centaine de tués dans une offensive de l’armée

 

Le bilan de cette offensive de l’armée de Bachar al-Assad se monte à une centaine de morts, selon une ONG. De leur côté, Etats-Unis et Turquie sont tombés d’accord pour former et équiper des opposants syriens modérés en Turquie.

L’armée syrienne, soutenue par des milices loyalistes, a pris le contrôle de plusieurs villages au nord d’Alep, dans le but d’encercler la grande ville du nord de la Syrie et de couper les voies d’approvisionnement des rebelles, a rapporté mardi l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH).

Deuxième ville du pays, Alep est au coeur de violents combats entre les forces pro-Assad et différentes factions rebelles dont le Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, des brigades islamistes, des combattants étrangers et des groupes soutenus par les Occidentaux.

 L’armée syrienne, qui cherche depuis plusieurs mois à encercler totalement la ville afin d’en chasser les insurgés, bloque désormais la principale route menant vers la frontière turque et d’intenses affrontements sont en cours, précise l’OSDH, une ONG proche de l’opposition.

Zones de cessez-le-feu

L’OSDH a précisé que 45 rebelles avaient été tués dans la province et dans la ville ainsi que six civils dans les quartiers rebelles. Cinquante soldats et supplétifs ont par ailleurs trouvé la mort dans les combats tandis que huit civils ont été tués par des obus rebelles sur Mocambo et Azizia, quartiers de l’ouest de la ville.

«Alep est essentiel et cette bataille va continuer de manière intense car elle est très importante. Le principal objectif est de casser le siège d’Alep» par les rebelles qui contrôlent quasiment toute la province, à l’exception d’une petite portion à l’est de la ville, a expliqué à l’AFP une source militaire syrienne.

Par ailleurs, le médiateur de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura devait présenter au Conseil de sécurité de l’ONU un rapport sur sa mission visant à stopper la guerre ravageant ce pays depuis quatre ans.

M. de Mistura avait proposé en octobre dernier de commencer par instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l’aide humanitaire à Alep. Il a suscité la colère de l’opposition et des rebelles en affirmant vendredi que le président Bachar al-Assad «faisait partie de la solution» en Syrie.

«Vaincre par la force»

La reprise des combats à Alep «n’a rien à voir avec les discussions à l’ONU», a pour sa part estimé Fabrice Balanche, un géorgraphe spécialiste de la Syrie. Selon lui, «la stratégie militaire de Bachar al-Assad est complètement indépendante: il entend vaincre par la force et non par des négociations internationales.»

«Le moment est bien choisi dans le Nord, car avec l’offensive kurde sur les territoires tenus par l’Etat islamique (EI), Bachar al-Assad sait que l’EI n’a pas les moyens d’attaquer ses positions à Alep», explique-t-il.

«En outre, le mois de février est propice aux attaques de l’armée régulière, car l’hiver lui est davantage favorable qu’aux rebelles qui souffrent du froid et de l’humidité», estime M. Balanche.

De leur côté, les Etats-Unis et la Turquie sont tombés d’accord pour former et équiper des opposants syriens modérés en Turquie, a indiqué la porte-parole du département d’Etat. Le règlement final devrait être scellé très prochainement. La porte-parole n’a pas donné davantage de détails sur un processus qui doit commencer normalement en mars.

Cette annonce d’un accord américano-turc met fin à des mois de discussions difficiles entre les deux alliés sur l’entraînement de rebelles syriens modérés censés se battre ensuite contre les jihadistes du groupe Etat islamique.

(ats)