France: «Il n’y a pas d’antisémitisme ordinaire»

 

François Hollande a annoncé un renforcement de l’arsenal répressif contre «tout propos de haine» raciste ou antisémite lors du dîner traditionnel organisé par le conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Un plan sera présenté ces prochains jours. «Il n’y a pas d’antisémitisme ordinaire», a déclaré le président français. Il a parlé d’une «lèpre» qui est «toujours là 70 ans après la Shoah» et que «la France combattra sans faiblesse».

Le premier ministre Manuel Valls présentera «dans les prochains jours» un plan «aussi complet que concret», a précisé le président. Des «sanctions plus rapides et plus efficaces» vont être prises. M. Hollande «a souhaité» que «tout propos de haine, raciste, antisémite ou homophobe ne relève plus du droit de la presse, mais du droit pénal».

Lutte contre le jihadisme

«Nous allons renforcer les outils du droit» contre les personnes tentées par le djihadisme, a dit M. Hollande, annonçant la présentation le 18 mars prochain d’un projet de loi sur le renseignement.

Le président français a insisté, «pour être efficace», sur la dimension européenne de la lutte contre le terrorisme. Il s’est félicité de l’application «d’ici à la fin de l’année» du PNR, la communication des données des passagers aériens.

M. Hollande a également placé les géants d’internet devant leurs responsabilités: «Si vraiment les grands groupes d’Internet ne veulent pas être complices du mal, ils doivent participer à la régulation».

La soirée a été ternie par l’absence du conseil français du culte musulman (CFCM) et de son président Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, choqués par des propos du président du président du Crif Roger Cukierman mettant en cause les «jeunes musulmans» dans les violences antisémites.

Jeunes musulmans pointés

Le Front national (extrême droite) est «un parti qui aujourd’hui ne commet pas de violences», lesquelles «aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans». «Bien sûr, c’est une toute petite minorité de la communauté musulmane et les musulmans en sont les premières victimes», avait déclaré auparavant Roger Cukierman à la radio Europe 1.

Lors du dîner, Roger Cukierman a tenté de faire retomber la pression en exprimant son «vif regret» de l’absence du CFCM. «Juifs et musulmans, nous sommes sur le même bateau, j’espère que le contact sera rapidement rétabli», a déclaré M. Cukierman.

Depuis l’assassinat le 9 janvier par un jihadiste de quatre juifs dans un magasin casher lors des attentats de Paris, des soldats et policiers sont déployés devant les synagogues et écoles juives.

(ats)