
On reproche à la compagnie de n’avoir pas encore élucidé la raison d’un récent écoulement d’eau très radioactive sur le site, exigeant en outre des mesures supplémentaires de prévention.
Trois jours après la découverte d’une contamination certes temporaire mais importante de l’eau d’un canal traversant le site et descendant vers la mer, Tokyo Electric Power (Tepco) restait mercredi dans l’incapacité d’expliquer la soudaine montée de rayonnements bêta alors observée.
«Je veux que soit bien comprise la cause de cet incident», a déclaré mercredi Shunichi Tanaka, lors d’une réunion des membres de l’autorité diffusée sur internet.
«Un système de mesure avait beau être en place, il n’y avait pas de solution prévue» en cas de hausse soudaine de radioactivité, a-t-il regretté.
Problème épineux
Et de réclamer que soit mis en place «un dispositif automatique d’ouverture et fermeture de conduite en cas d’anomalie» pour éviter que ne se reproduise un tel problème.
Selon Tepco, les niveaux de radioactivité sont redevenus normaux depuis le long du canal.
Une inspection n’a pas révélé d’anomalie dans les gigantesques réservoirs de stockage d’eau contaminée installés sur le site et Tepco affirme «n’avoir nulle raison de penser qu’ils ont fui», même si cela s’est produit dans le passé.
Le problème de l’eau est un des plus épineux qu’ait à traiter Tepco à Fukushima Daiichi où se mêlent des eaux d’arrosage, des eaux souterraines, des eaux de pluie et où tout ce liquide plus ou moins radioactif doit être géré avec des moyens qui peinent à suivre.
Des centaines et des centaines de réservoirs ont certes déjà été construits dans l’enceinte de la centrale mise en péril par le tsunami du 11 mars, mais les quantités d’eau continuent quotidiennement d’augmenter.
Menace pour l’océan
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) conseille dès lors d’envisager de rejeter en mer l’eau débarrassée de l’essentiel de ses éléments radioactifs, un traitement que permettent des systèmes déjà utilisés sur le site.
Le rejet contrôlé d’eau (même si elle est encore chargée en tritium, impossible à extraire pour le moment) est «quelque chose que l’on fait tous les jours dans le monde entier dans la plupart des centrales nucléaires» et l’impact sur l’environnement est négligeable, insiste l’AIEA.
La plupart des experts s’accordent d’ailleurs à dire que ce liquide finira par être jeté dans l’océan. Toutefois, les pêcheurs locaux, les pays voisins et les groupes environnementaux s’opposent tous à cette éventualité.
(afp)