Belgique: Plus de 600 taxis bruxellois manifestent contre Uber

 

Plus de 600 chauffeurs de taxis ont manifesté ce mardi 3 mars avec leur véhicule à Bruxelles contre Uber, dont ils craignent la légalisation dans la capitale belge et en Europe.

Le cortège, composé selon la police de «627 taxis», belges et certains venus de France, s’est étiré sur plusieurs kilomètres, de la gare du Nord jusqu’au quartier des institutions européennes, perturbant sérieusement la circulation. Selon les organisateurs, ils étaient près d’un millier à protester pendant plusieurs heures.

L’Américain Uber est dans le viseur de la justice dans de nombreux pays à travers le monde, aussi bien pour sa plateforme UberPOP (mise en relation entre particuliers) que pour son activité de location de voitures avec chauffeurs (VTC).

Plusieurs enquêtes

A Bruxelles, les taxis protestent contre un règlement régional en cours d’élaboration qui prévoit notamment de donner un cadre légal au «transport entre particuliers».

Uber, en principe interdit en Belgique et qui y fait l’objet d’enquêtes, a accueilli positivement ce plan, à l’inverse des principales sociétés de taxis bruxelloises, qui avaient appelé à manifester.

«Nous, on doit continuer à payer nos taxes, nos assurances et les autres font à leur guise. Je trouve ça tout à fait injuste. Qu’Uber soit interdit dans toutes les villes et dans tous les pays du monde puisqu’il attaque une profession qui est quand même protégée», s’insurgeait un chauffeur bruxellois, Antonino Namonica.

«S’ils sont aux mêmes conditions que nous, je ne vois pas pourquoi on leur interdirait de travailler. Mais s’ils ont des avantages que nous on n’a pas, non», abondait un de ses collègues, Elie Tabet.

Chauffeurs français solidaires

Une centaine de chauffeurs français, venus de Paris, Lille (nord) et même d’Aix-en-Provence (sud-est), avaient fait le voyage jusqu’à Bruxelles.

«Uber, c’est la nouvelle technologie, c’est magnifique, mais c’est pas ça la nouvelle technologie. C’est pas créateur d’emplois, au contraire c’est destructeur d’emplois. Évidemment, le consommateur ne veut pas payer cher, évidemment la vie est chère, mais ce n’est pas ça la solution», a déclaré le patron de Taxi-Union à Lille, Philippe Amblard.

«Nous sommes ici en solidarité avec les collègues belges, mais aussi parce qu’il faut agir au niveau européen», expliquait Abdelkrim Hamed, vice-président de l’Association française des Taxis (AFT).

«Il y a la question de la sécurité et des assurances – que se passe-t-il en cas de sinistre? – et des tarifs – comment les contrôler?», relevait le secrétaire général de l’AFT, Olivier Chazal.

La Commission européenne étudie une plainte d’Uber contre la loi Thévenoud qui encadre en France la concurrence entre les taxis et les VTC et qui interdit à des chauffeurs non professionnels d’exercer.

Interrogée sur le projet de législation belge, une porte-parole de la Commission a refusé de commenter mardi, rappelant que «la régulation des taxis» est «de la compétence des Etats», tant que ceux-ci respectent les principes de l’Union européenne comme la liberté d’établissement.

(afp/Newsnet)