Négociations sur le nucléaire: Les questions difficiles demeurent entre Kerry et Zarif

 

Depuis lundi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre iranien Javad Zarif ont eu plusieurs heures d’entretiens intensifs sur un projet d’accord sur le dossier nucléaire. «Des questions difficiles doivent encore être surmontées», a indiqué un haut responsable américain ce mercredi 4 mars. Le feuilleton va se poursuivre ces prochaines semaines.

 Il y a encore des «questions difficiles» à régler pour parvenir à un accord, a averti ce mercredi 4 mars un haut responsable américain au terme des discussions entre les chefs de la diplomatie des deux pays dans un hôtel de la cité vaudoise. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Ali Akbar Salehi, et le secrétaire américain à l’Energie, Ernest Moniz, ont également participé aux négociations.

John Kerry rencontrera samedi à Paris ses homologues britannique, français et allemand. Les prochains entretiens bilatéraux entre Américains et Iraniens sont prévus dans dix jours, le 15 mars, «probablement à Genève», selon le responsable américain.

«Nous travaillons aussi dur que nous pouvons, quand nous serons à la fin du mois nous verrons où nous en sommes», a-t-il encore indiqué. «C’est comme dans le Rubik’s cube, tant que chaque pièce n’est pas à sa place, rien n’est réglé jusqu’à ce que tout soit accepté», a-t-il affirmé.

Obtenir le bon accord

«L’objectif n’est pas d’obtenir n’importe quel accord, c’est d’obtenir le bon accord, capable de recevoir l’approbation de toute la communauté internationale», a déclaré ensuite à la presse l’accompagnant dans son voyage John Kerry, avant de quitter la Suisse pour se rendre à Ryiad en Arabie saoudite.

«Depuis le début, ces négociations sont difficiles et intenses, c’est toujours le cas, mais nous avons accompli des progrès, et des choix importants doivent être faits», a indiqué John Kerry.

Le chef de la diplomatie américaine a souligné qu’un éventuel accord devra être examiné par les autres gouvernements, le Congrès des Etats-Unis, les pays de la région concernés. Il a en même temps prévenu que dans cette négociation «nous n’allons pas être distraits par des facteurs externes et politiques», une réponse aux critiques exprimées mardi à Washington par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

John Kerry a fait valoir que «sans accord, l’Iran aura la capacité d’aller de l’avant avec son programme nucléaire, nous en sommes sûrs».

Les tractations se poursuivent jeudi à Montreux au niveau des experts. Les directeurs politiques des grandes puissances du groupe 5 1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et de l’Iran se retrouvent pour reprendre le dossier.

Ces discussions doivent en principe déboucher sur un règlement politique d’ici la fin du mois, puis à un texte technique complet d’ici le 30 juin. Il doit garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales.

Encore trop tôt

«Il est trop tôt pour préjuger des résultats de cette série de négociations», a déclaré à Téhéran la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, citée par l’AFP. «Les deux parties se sont mises d’accord pour poursuivre les négociations jusqu’à fin juin», a-t-elle ajouté.

«Sur certains sujets, nous avons fait des progrès, dans d’autres pas. Nous avons besoin de poursuivre les discussions à la fois sur les questions techniques et politiques», avait déclaré dès mardi soir Javad Zarif à la télévision d’Etat.

Dans un discours devant le Congrès à Washington, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a assuré mardi qu’un «accord avec l’Iran ne l’empêchera pas de produire des bombes atomiques». Le président Barack Obama a aussitôt jugé que ce discours n’apportait «rien de nouveau» et n’offrait aucune «alternative viable».

Ce rapprochement entre les Etats-Unis et l’Iran, après plus de 30 ans de confrontation à la suite de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran en 1979, inquiète Israël, mais aussi les alliés des Américains dans le Golfe. Ils craignent l’expansionnisme iranien.

(ats/Newsnet)