
Comme si la guerre ne suffisait pas. Ajoutant un drame au drame, une explosion de gaz dans la mine de Zassiadko proche de Donetsk, dans l’est séparatiste de l’Ukraine, aurait fait au moins 33 morts mercredi matin.
Selon les responsables locaux, et alors que le cessez-le-feu reste fragile entre rebelles prorusses et forces ukrainiennes, l’explosion dans cette mine proche de l’aéroport de Donetsk n’a aucun lien avec le conflit. Une précision importante, si l’on rappelle que cette zone a été le théâtre d’intenses combats, de mai dernier jusqu’à sa reprise par les rebelles en janvier.
Cela dit, et pour couper court à toutes les spéculations, un haut responsable de l’administration de la République populaire autoproclamée de Donetsk, Maxime Lechtchenko, a affirmé dans la journée que «230 personnes se trouvaient sous terre» au moment de l’explosion. Selon lui, «198 personnes ont été évacuées, dont un mort et 15 avec des blessures légères».
Kiev accuse
Cette déclaration était une manière de répondre aux affirmations du premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk qui, devant le parlement de Kiev, avait accusé dans la matinée «les terroristes russes» d’empêcher les secours d’approcher de la mine. En fin d’après-midi, séparatistes et autorités loyales à Kiev annonçaient que dix corps avaient été retrouvés. Mais, «le sort de 23 autres mineurs restait inconnu», a ajouté l’administration.
Selon le spécialiste de l’Ukraine de la BBC, Olexiy Solohuenko, la guerre a complètement désorganisé le réseau des secours habituellement engagés dans ce genre de catastrophe. «Et il est peu probable que les rebelles se tournent vers Kiev et laissent passer les équipes de secours. Mais demanderont-ils de l’aide à Moscou?» s’interrogeait-il mercredi.
Plusieurs drames
Bien que considérée comme l’une des plus modernes du bassin minier du Donbass, l’installation de Zassiadko, ouverte en 1958, a déjà été le théâtre de plusieurs drames. En novembre et décembre 2007, une série d’explosions y avaient fait 106 morts. Cinquante-cinq mineurs y avaient également été tués dans un coup de grisou en 2001, et 50 autres en 1999.
Enfin, précision non négligeable, la mine de Zassiadko est en partie propriété du député ukrainien Yukhym Zvyalhilsky, un petit oligarque local ancien allié de l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch. Toujours selon la BBC, à la fin de l’an dernier, Zassiadko fournissait encore en charbon les entreprises du plus riche businessman de la région, Rinat Akhmetov.
(TDG)