
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME:
LES SOMMETS DE 2015 SUR LE DEVELOPPEMENT ET LE CLIMAT POURRAIENT ETRE LES PLUS IMPORTANTES NEGOCIATIONS DE L’HISTOIRE POUR LES FEMMES
Communiqué de presse d’action/2015 SENEGAL
Alors qu’autour du monde on fête la journée internationale de la femme, les états membres des Nations Unies (ONU) mèneront des discussions qui pourraient représenter les plus importantes négociations de l’histoire des femmes, selon le mouvement citoyen mondial action/2015.
Deux processus politiques uniques auront lieu cette année. L’un débouchera sur l’adoption de nouveaux objectifs de développement durable et l’autre prévoit d’établir le premier traité climatique de cette génération. Ces processus offrent une opportunité sans précédent pour transformer radicalement la vie des femmes et des filles et faire respecter leurs droits humains.
Quelques-uns des progrès qui pourront être accordés cette année incluent l’engagement en faveur d’une politique de tolérance zéro à l’égard de la violence contre les femmes et les filles, l’abrogation des lois discriminatoires relatives à l’égalité des sexes, mettre fin au mariage des enfants, s’engager à la réalisation de l’égalité des sexes et assurer l’accès à une éducation abordable et de qualité.
La coalition action/2015 appelle les dirigeants du monde à trouver des accords ambitieux qui satisfassent les droits des femmes pas seulement comme un problème judicaire mais aussi comme une stratégie clé pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique lors de deux sommets critiques en 2015. Si des décisions ambitieuses sont prises, elles pourront transformer la vie de milliards de femmes et de filles.
« Nous devons encourager les dirigeants mondiaux à adopter des mesures sérieuses pour les femmes en 2015. Les Objectifs de Développement Durable et les négociations climatiques sont des opportunités uniques pour que les droits humains des femmes soient une réalité en 2030. Ceci pourrait être l’un des legs notables de notre génération et la culmination de plus de 150 années d’histoire marquées par la lutte et l’émancipation des mouvements pour les femmes. »
Des accords ambitieux au sommet de l’ONU pour l’adoption d’objectifs de développement durable et un traité climatique mondial doivent être enracinés dans l’architecture internationale des droits humains et inclure des engagements clairs pour respecter, protéger et achever les droits humains, au sein et entre les pays. Les engagements pris en 2015 pourraient éventuellement bénéficier aux femmes et aux jeunes filles des manières suivantes :
- Abroger et réécrire les lois discriminatoires qui empêchent les femmes et les filles autour du monde de profiter de leurs droits humains.
- Assurer un bon accès à l’eau potable et à des latrines propres et salubres, ce qui pourrait épargner aux femmes et filles du monde 150 milliards d’heures chaque année qu’elles passent recueillant de l’eau et recherchant des endroits où déféquer dans l’intimité.
- Mettre fin au mariage des enfants, une démarche qui pourrait affecter les 15 millions de filles de moins de 18 ans qui sont mariées chaque année.
- Une augmentation des futurs revenus des filles. Chaque année d’éducation supplémentaire reçue représente 20% de salaire en plus pour 31 millions de jeunes filles en âge d’aller en cours primaire et qui sont pour le moment non scolarisées.
- Sauver des vies. Si toutes les filles complétaient leur enseignement primaire, 189.000 vies de femmes, qui de nos jours sont perdues durant la grossesse et l’accouchement, pourraient être sauvées. Mettre fin à la malnutrition des femmes et des jeunes filles durant la grossesse permettrait de sauver, chaque année, les vies de 800.000 de leurs nouveau-nés. Mettre fin aux morts maternelles et d’enfants pourra permettre aux femmes et aux filles de profiter de leurs vies et de réaliser leurs droits humains.
- Donner accès aux femmes aux mêmes ressources productives offertes aux hommes. Si elles avaient le même accès que les hommes aux ressources productives, on pourrait augmenter les rendements agricoles des femmes de près d’un tiers et accroitre de près de 4% la production agricole totale dans les pays en voie de développement.
- Assurer que tous, à tout âge, puissent mener des vies saines, ce qui aiderait à mettre fin au cycle qui infecte une jeune femme avec le VIH chaque minute.
- Éliminer la violence aux égards des filles et des femmes. À présent, environ 70% des femmes subissent des violences au cours de leur vie. La violence aux égards des femmes est un des plus grands facteurs de mauvaise santé et de décès prématurés entre les femmes âgées de 15 à 44 ans. Chaque année 2 millions de filles entre les âges de 5 à 15 ans sont contraintes, enlevées et vendues ou trafiquées dans le marché illégal du sexe.
- Arrêter la mutilation génitale féminine, qui affecte 3 millions de filles par an.
- Donner aux femmes un plus grand contrôle de revenus supplémentaires ce qui augmentera les dépenses sur la nourriture, la santé, l’habillement et l’éducation de leurs enfants.
- Régler le problème de la grande sous-représentation de femmes dans les instances de décision politiques. À présent les femmes représentent un peu plus d’un sur cinq parlementaires, 17% des ministres et 15 sur 193 chefs de gouvernement.
- Combler l’écart mondial de 40% existant entre les sexes en ce qui concerne la participation et les opportunités économiques avec l’introduction de politiques et de lois visant à promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles dans toutes les sphères.
- Mettre fin aux décès de 23,100 femmes qui meurent chaque année dû à des avortements pratiqués dans de mauvaises conditions et au plus de 5 millions de femmes qui sont sévèrement blessées, la plus part provenant de pays où l’accès a un avortement dans des bonnes conditions est pénalisé ou contre la loi.
- Plus de 60 pays pourraient changer leurs lois en faveur des femmes pour leur donner les mêmes droits qu’aux hommes d’acquérir, de changer ou de garder leur nationalité.
- La réduction des émissions de carbone qui contribuent aux catastrophes naturelles. Les catastrophes naturelles tuent en moyenne plus de femmes que d’hommes selon un rapport de 2014 de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cet effet est plus ressenti là où le statut socio-économique des femmes est le plus bas.
- Enrayer la baisse des moyens de subsistance provoqués par le changement climatique d’origine humaine, qui affecte les femmes, en particulier dans les pays pauvres, plus que les hommes.
Les sommets de l’ONU pour l’adoption des objectifs de développement durable et d’un traité climatique mondial surviennent la même année que le 20ème anniversaire des engagements de la Déclaration de Beijing pour la promotion des droits humains et de l’émancipation des femmes. Ces sommets offrent une opportunité unique de transformer ces engagements en actions concrètes.