Syrie-ONU: Le Conseil de sécurité dénonce l’emploi du chlore

 

Le texte, qui ne désigne pas de coupables, a été adopté par 14 voix pour, dont la Russie alliée traditionnelle de Damas, et une abstention, le Venezuela.

La résolution «condamne le plus fermement possible l’utilisation de tout produit chimique toxique, tel que le chlore, comme arme en Syrie» et affirme que les responsables de tels actes «doivent en répondre». Elle rappelle que selon de précédentes résolutions, la Syrie ne doit pas produire, acquérir ni stocker d’armes chimiques.

Mais le texte ne désigne pas les coupables des attaques au chlore dans le nord du pays début 2014 attestées par des rapports d’enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

 Le régime syrien et l’opposition armée se renvoient la responsabilité. Les Occidentaux – Etats-Unis en tête – ont accusé Damas. Ils font valoir que des témoins des attaques ont vu ou entendu des hélicoptères et que seules les forces gouvernementales disposent d’hélicoptères.

Le texte reste volontairement ambigu sur les conséquences d’un non-respect des dispositions. L’ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez Carreno, qui s’est abstenu de voter vendredi, a fait valoir qu’il «fallait d’abord terminer l’enquête afin de déterminer les responsabilités» avant que le Conseil de sécurité ne se prononce.

Gaz sarin

Damas, qui a signé la convention sur l’interdiction des armes chimiques, dément avoir utilisé du chlore et affirme avoir détruit toutes ses armes chimiques.

La résolution 2118 de septembre 2013 oblige déjà la Syrie à démanteler tout son arsenal chimique. L’essentiel de l’armement chimique déclaré par Damas a été évacué du pays pour être détruit, soit 1300 tonnes de produits toxiques, à la suite d’un accord russo-américain. Ce texte avait permis d’éviter une intervention militaire américaine après que Damas eut été accusé d’avoir utilisé du gaz sarin dans une attaque ayant fait 1400 morts.

Mais le recensement des armes chimiques syriennes ne concerne pas le chlore, produit très répandu qui a aussi des usages domestiques et industriels.

Dans son dernier rapport publié en janvier, l’OIAC a établi avec «un fort degré de certitude» l’utilisation répétée de gaz de chlore par les belligérants dans trois villages du nord de la Syrie entre avril et août 2014. Mais l’OIAC ne désigne pas non plus les coupables de ces attaques qui ont fait au moins 13 morts.

(ats)