Etats-Unis: La CIA se réorganise pour se décloisonner

 

Parmi les mesures annoncées vendredi au personnel de la CIA, et distillées dans la presse américaine, figure la création de grands centres de mission sur le modèle du centre anti-terrorisme qui existe déjà dans l’agence depuis plusieurs années.

Ces centres rassembleront des analystes et les personnels chargés d’opérations clandestines, grignotant un peu plus une division restée très stricte pendant longtemps entre les deux principales directions historiques de l’agence, la direction du renseignement et la direction des opérations.

Les centres de mission, dirigés par un sous-directeur, pourraient correspondre à une zone géographique (Moyen-Orient, Afrique…), ou à des thématiques comme la lutte contre la dissémination d’armements. Leur nombre et rôle exact n’ont pas été rendu publics.

M. Brennan conserve toutefois les directions historiques du renseignement et des opérations, à laquelle il en ajoute une autre, la direction de l’innovation numérique, chargée «d’accélérer l’intégration de nos capacités numériques».

«Changements fondamentaux»

La CIA doit faire face à deux «changements fondamentaux» dans son environnement, a indiqué M. Brennan dans le message au personnel rendu public. «Le premier est l’augmentation de la portée, de la complexité, de la diversité, et de l’immédiateté des problèmes» auxquels est confronté le pouvoir politique. Et le second est «le rythme et l’impact sans précédent du changement technologique».

M. Brennan avait déjà dit être frappé par la manière dont les avancées technologiques permettaient à l’agence d’extraire et d’analyser des données «quasiment en temps réel».

Directeur de la CIA depuis mars 2013 et ancien de la maison lui-même, M. Brennan a manifesté plusieurs fois une certaine frustration sur les lourdeurs du pilotage de l’agence. La presse a évoqué par exemple les difficultés de la CIA à renforcer le renseignement en Syrie.

La CIA a été également critiquée par des élus lui reprochant d’avoir sous-évalué l’importance des soulèvements du «Printemps arabe» ou de n’avoir pas anticipé l’offensive l’été dernier des djihadistes de l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

(ats)