
Le philosophe Michel Onfray a traité lundi de «crétin» Manuel Valls qui l’avait accusé la veille de «perdre les repères» et de préférer l’intellectuel de la Nouvelle droite, Alain de Benoist, à Bernard-Henri Lévy. S’exprimant sur Europe 1, Michel Onfray a reproché au Premier ministre de ne pas avoir lu les propos qu’il avait tenus dernièrement dans une interview dans «Le Point». «Il a dû avoir ses fameux conseillers en communication qui lui ont fabriqué une petite fiche, ils n’ont pas compris ce que j’avais écrit», a-t-il déclaré. «C’est un crétin», a-t-il lancé à propos du chef du gouvernement. «J’ai vérifié dans le dictionnaire, ça s’appelle un crétin. Ce n’est pas insultant, c’est familier». C’est «un personnage qui vous fait tenir des propos que vous n’avez pas tenus et qui se contente de lire les fiches» de ses conseillers en communication, des «petits gominés trentenaires».
«Moi j’ai dit que je préférais une idée juste d’Alain de Benoist à une idée fausse de Bernard-Henri Lévy, et que si l’idée était juste chez Bernard-Henri Lévy et fausse chez Alain de Benoist, je préférerais l’idée juste de Bernard-Henri Lévy. Donc, je n’ai jamais dit que je préférais Alain de Benoist à Bernard-Henri Lévy», a poursuivi le philosophe. «Je fais juste mon travail de philosophe en disant que je préfère une idée juste, et mon problème n’est pas de savoir si cette idée juste, elle est de droite ou de gauche», a ajouté Michel Onfray. «Moi, l’homme de gauche, je préfère une idée juste de droite à une idée fausse de gauche». «J’ai l’impression que Manuel Valls pense le contraire, c’est-à-dire qu’il préfère une idée fausse, pourvu qu’elle soit de gauche, à une idée juste si elle est de droite. Cela s’appelle de l’idéologie et un philosophe ne peut pas laisser passer une chose pareille», a-t-il jugé.
Attaqué par les uns, Manuel Valls a trouvé un défenseur inattendu en la personne de Frédéric Mitterand, ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Mais ce dernier n’a pas évoqué la politique pour soutenir le Premier ministre. Invité de l’émission de Thierry Ardisson, samedi soir, le neveu de François Mitterrand -président de la République de 1981 à 1995- a évoqué sa relation avec le chef du gouvernement. «Valls, on n’a pas envie de lui faire du mal», est-il en effet intervenu, avant d’ajouter: «Enfin, pas moi. Moi je l’adore. Il est très mignon. J’ai même fait des rêves érotiques, avec lui (…) ça se passait dans un lit directement.»
(20 minutes/afp)