Vol MH370: Un an après la disparition, le mystère reste entier

 

Un an après la disparition du vol MH370, le mystère reste entier.
Un rapport d’experts indépendants publié dimanche n’apporte aucune révélation. La Malaisie, l’Australie et la Chine ont toutefois assuré garder l’espoir de localiser l’épave du Boeing 777 pour apporter des réponses.

Le vol MH370 qui effectuait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin a disparu des radars le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord, en grande majorité des Chinois. La Malaisie a déclaré officiellement le 29 janvier que cette disparition était un accident mais l’avion reste introuvable.

Le Premier ministre malaisien Najib Razak a réaffirmé dimanche sa détermination à apporter des réponses aux familles des disparus. Malgré «les maigres indices» dont disposent les enquêteurs, «la Malaisie reste décidée à poursuivre les recherches et est convaincue que le vol MH370 sera retrouvé», a-t-il déclaré dans un communiqué.

 Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a lui aussi assuré que les recherches «vont continuer». Les autorités de Pékin vont en outre «fournir toute l’assistance et les services nécessaires à chacune des familles», a-t-il ajouté.

Poursuite des recherches

Des navires explorent depuis des mois le fond sous-marin dans le sud de l’océan Indien, en utilisant des sonars sophistiqués qui ont déjà ratissé 40% d’une «zone prioritaire de recherche», sur 60’000 km2. A part plusieurs conteneurs maritimes, rien n’a encore été trouvé dans cette opération dirigée par l’Australie et qui doit s’achever en mai.

Dimanche, le Premier ministre australien Tony Abbott a fait savoir que si ces opérations n’aboutissaient pas, Canberra et ses partenaires avaient «l’intention de lancer d’autres recherches» dans un périmètre équivalent de 60’000 kilomètres carrés. Il n’a pas précisé l’endroit où ces recherches seraient menées.

«Nous le devons aux familles des victimes», a-t-il martelé, se disant «raisonnablement confiant» quant aux chances de succès des recherches.

Pas de nouvelle hypothèse

L’explication la plus crédible avancée jusqu’ici par les responsables de l’enquête est qu’une brusque chute du niveau de l’oxygène au sein de l’appareil a rendu l’équipage et les passagers inconscients. L’avion aurait continué de voler en pilotage automatique, jusqu’à sa chute en mer, faute de carburant.

Le rapport d’experts publié dimanche n’avance aucune hypothèse ni ne pointe des responsabilités. Ses auteurs n’ont pas étudié le profil des passagers ni l’éventualité d’un détournement. Des médias avaient évoqué peu après la disparition un possible acte désespéré du pilote ou du co-pilote mais rien, dans leur parcours, n’accrédite ce scénario.

Les enquêteurs n’ont relevé «aucun signe comportemental» suspect chez les deux officiers ou le personnel de cabine, affirme le rapport. L’enquête n’a pas non plus mis en évidence d’anomalie mécanique sur le Boeing 777 avant sa disparition.

«Poids supplémentaire»

Le Premier ministre malaisien a reconnu dimanche que «l’absence de réponse et de preuve matérielle – comme l’épave de l’avion – avait été un poids supplémentaire à porter» pour les familles des disparus.

Ces familles, pour une grande part, sont convaincues que la Malaisie leur cache la vérité. Interrogé par l’AFPTV, Ghyslain Wattrelos, un Français ayant perdu sa femme et deux de ses enfants dans la catastrophe, a exprimé sa «colère».

«On sait qu’on nous ment, on ne se sent pas soutenus dans cette histoire», a-t-il déclaré, accusant les autorités françaises de connaître elles aussi la vérité sans la révéler. Pour lui, la thèse «vraisemblable, c’est que l’avion a été détourné». «Après, qu’est-ce qui s’est passé? Je n’en sais rien. Est-ce que l’avion a été abattu, est-ce que l’avion a atterri quelque part?», demande-t-il.

Echauffourées à Pékin

A Pékin, des échauffourées ont opposé des policiers à des membres des familles alors que ces derniers tentaient de parler à des journalistes étrangers. Les forces de l’ordre ont aussi empêcher des familles de passagers de manifester devant l’ambassade de Malaisie, à l’aéroport et dans un temple bouddhiste de la capitale.

(ats)