Argentine: Une Suissesse de 3 ans kidnappée

 

César*, 57 ans, est désespéré. Cela fait trois mois qu’il tente de retrouver sa fille de 3 ans, Emily Celeste. La petite a été enlevée par sa mère, suissesse, qui l’a emmenée en Argentine. L’enquête sur place n’avance que très lentement ne serait-ce que parce que les autorités suisses et argentines ont mis un certain temps avant de décider quel pays devait se saisir de l’affaire.

Ingrid*, la maman, est originaire de Suisse, mais est née en Argentine. Dans les années 1990, elle s’est rendue en Suisse où elle a rencontré César. Leur fille, Emily, est venue au monde il y a trois ans. En septembre de l’année dernière, le couple a décidé de s’installer à San Juan, ville située à 1300 kilomètres de la capitale argentine Buenos Aires. Mais ce déménagement a chamboulé l’harmonie du couple. Ingrid, âgée de 32 ans, n’aurait pas apprécié que César lui trouve un emploi dans un home pour personnes âgées. Ce, alors même qu’elle avait suivi une formation dans ce domaine en Suisse.

La mère s’enfuit avec les enfants

Le 18 décembre denier, la maman d’Ingrid est venue rendre visite au couple sans avoir annoncé sa venue. César a raconté au quotidien «Tiempo de San Juan»: «Sa mère est rentrée dans notre maison et ne m’a même pas salué. Ingrid et sa mère m’ont dit qu’elles allaient se balader avec Emily et les deux enfants d’Ingrid, issus d’un premier mariage.» «Pendant ce temps, je suis allé voir ma soeur. Quand je suis rentré, la porte était grande ouverte et la maison avait été visiblement fouillée.» Sa compagne et les trois enfants avaient disparu. Tout comme la télévision, son ordinateur portable et 2600 dollars en espèces.

César a alors immédiatement déposé une plainte auprès de la police. Le lendemain, il a également contacté le Ministère public de la Confédération, sa fille possédant la nationalité suisse. Ce n’est qu’en février qu’il a appris que l’affaire était désormais à nouveau entre les mains de la justice argentine.

La justice argentine se méfie

Un reporter argentin a raconté à nos collègues de «20 Minuten» que les autorités ne font pas totalement confiance à César. «J’ai l’impression que les enquêteurs veulent s’assurer que le père ne battait pas sa femme ou sa fille.»

Dans les prochains jours, un tribunal local devra trancher si une plainte peut être déposée ou non contre Ingrid. Le consulat suisse, lui, a précisé à César qu’il ne pouvait rien faire, du moment que la fillette avait été enlevée hors du territoire helvétique.

En Argentine, les enlèvements d’enfants sont punis d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.

*Prénoms d’emprunt

(kle/ofu)